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Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a estimé mercredi, lors de l'assemblée générale du groupe, que l'objectif d'une baisse de 30% de la consommation de produits pétroliers d'ici dix ans, tel qu'envisagé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), n'était pas tenable.
"Nous nous écartons du scénario de l'AIE, la chute de la demande de pétrole et de gaz ne sera pas linéaire, elle ne baissera pas de 30% sur les dix prochaines années", a déclaré M. Pouyanné, interrogé par un actionnaire, le néerlandais MN, qui reproche à l'ex-Total, rebaptisé l'an dernier, de ne pas se conformer aux objectifs de la COP21 de Paris en termes d'objectif climatique, soit une hausse de la température moyenne sur Terre limitée à 2°C et si possible 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle.
"Nous sommes d'accord avec le point d'arrivée et nous en avons fait le nôtre, nous alignons notre mix énergétique sur celui imaginé par l'AIE pour un net zéro émission à l'horizon 2050. Nous sommes en revanche en désaccord quant à la trajectoire pour y arriver", a ajouté Patrick Pouyanné.
Si le groupe assure qu'il atteindra ses objectifs de baisse de 40% de ses émissions dès 2030, concernant les périmètres dits scope 1 et 2, qui recouvrent ses émissions propres (forages, raffineries, etc.), il reconnaît que ce ne sera pas le cas concernant le périmètre du scope 3, qui est la catégorie la plus importante car elle inclut la très grande majorité de ses émissions, c'est-à-dire les émissions indirectes générées par la combustion du pétrole et du gaz qu'il vend à ses clients.
"Nous pourrions être en net zéro en scope 3 également, cela signifierait vendre la totalité de notre réseau de stations-service en Europe, cela fera forcément un heureux car les clients seront toujours là. Ces émissions n'apparaîtraient plus dans nos comptes d'énergie" mais n'auront pas disparu dans les faits, a détaillé M. Pouyanné.
Le PDG a ajouté que l'approche de TotalEnergies était en ligne avec les objectifs européens.
"Bien sûr nous sommes responsables et devons agir sur la demande, notamment en proposant plus de stations de recharge pour véhicules électriques mais je ne crois absolument pas à une baisse de la demande de produits pétroliers d'ici à 2030", a souligné M. Pouyanné.