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Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a mis en garde mercredi la Russie contre tout redémarrage précipité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces de Moscou dans le sud de l'Ukraine.
M. Grossi est en visite en Russie, où il doit rencontrer le président Vladimir Poutine pour la première fois depuis 2022 et évoquer notamment la situation "précaire" de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe.
Contrôlée par les troupes russes depuis mars 2022, la centrale a été visée par de multiples bombardements et coupée du réseau électrique à maintes reprises. Les deux camps s'accusent mutuellement de vouloir y provoquer une catastrophe.
M. Grossi a expliqué mercredi à l'AFP à Sotchi, dans le sud de la Russie, avoir expliqué à ses interlocuteurs russes que tout redémarrage de la centrale de Zaporijjia "nécessiterait un certain nombre de considérations sérieuses".
"Il s'agit d'une zone de combat militaire. Une zone de combat actif", a souligné le patron de l'AIEA, tout en rappelant que la centrale est à l'arrêt "depuis une longue période" et qu'il faut donc procéder à un certain nombre d'évaluations de la sécurité".
Le chef de l'agence nucléaire russe Rosatom, Alexeï Likhatchev, a confirmé aux agences de presse russes avoir discuté avec M. Grossi "des mesures à prendre pour garantir la sécurité (de la centrale) non seulement à l'arrêt, mais aussi en mode de fonctionnement actif".
Rafael Grossi a en outre estimé auprès de l'AFP qu'il était "très important de poursuivre le dialogue avec la Russie".
Le chef de l'AIEA s'était déjà entretenu avec M. Poutine en octobre 2022 et s'est rendu à plusieurs reprises en Ukraine pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky.
Il a appelé la Russie et l'Ukraine "à faire preuve de la plus grande retenue" afin d'éviter un accident nucléaire. Selon lui, la situation reste "très préoccupante" à la centrale de Zaporijjia.