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Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a appelé samedi, sur l'antenne de la radio France Inter, le gouvernement allemand à "sortir de l'idéologie" et à prolonger d'"un an ou deux" l'exploitation des trois dernières centrales nucléaires du pays, dont la fermeture est prévue d'ici à la fin de cette année.
Les appels sont de plus en plus nombreux pour pousser le gouvernement allemand à revoir sa position quant à l'exploitation des dernières centrales nucléaires en activité du pays, alors que ce dernier est confronté à des risques de rupture d'alimentation en énergie face à la réduction progressive des livraisons de gaz russe.
"Il y a encore trois centrales nucléaires qui fonctionnent en Allemagne, cela correspond à 25% de leur consommation d'électricité. Plutôt que de décider de les couper à la fin de l'année comme prévu dans les accords de coalition, on peut peut-être se dire qu'on va les poursuivre, pendant un ou deux ans afin de régler ce problème", a estimé M. Breton.
Selon le commissaire français, il est essentiel de "sortir de l'idéologie et faire en sorte que l'on soit bien conscients des nécessités d'aujourd'hui tout en gardant en tête l'agenda vert (européen) qui est absolument essentiel".
Entre "poursuivre une centrale nucléaire pendant un an ou deux et rouvrir des centrales à charbon, moi qui suis un fervent défenseur du pacte vert je sais où je préfère aller", a affirmé M. Breton.
S'il comprend les inquiétudes exprimées, l'ancien ministre a cependant rappelé que l'Allemagne s'est livrée "pieds et poings liés à la Russie en coupant nuitamment en 2011 23 centrales nucléaires", après la catastrophe de Fukushima.
Mercredi, le gouvernement allemand a une nouvelle fois rejeté l'option de prolongation de l'exploitation des centrales nucléaires encore en activité, "principalement pour des raisons de sécurité", selon un porte-parole du ministère de l'Environnement.
Mais le sujet suscite des tensions au sein de la coalition au pouvoir, le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, demandant pour sa part "un débat ouvert et sans idéologie" sur la question.
Des discussions qui arrivent cependant "trop tard" selon le patron du premier groupe énergétique allemand, RWA, Markus Krebber, entre difficulté à trouver rapidement les combustibles nécessaires et la question des contrôles de sécurité.
Pour compenser la baisse des flux de gaz russe, le gouvernement allemand s'est déjà résolu à annoncer un recours accru aux centrales à charbon.