La transition écologique au cœur du plan de sortie de crise : l'interview d'Élisabeth Borne

  • AFP
  • parue le

Pas de "projet pharaonique", mais la rénovation thermique de bâtiments publics, hôpitaux et Ehpad, et un soutien affirmé au rail : la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, évoque pour l'AFP le plan gouvernemental de sortie de crise, attendu à l'automne.

Quel bilan tirez-vous de la crise du Covid-19 ?

Je suis convaincue qu'elle a conforté l'attente d'une transition écologique de la société.

L'enjeu aujourd'hui, c'est d'arriver à concilier cette attente d'écologie avec des inquiétudes qui vont forcément monter sur les conséquences économiques et sociales de la crise. Et là, certains peuvent présenter l'écologie comme une contrainte ! Moi, je suis convaincue que l'écologie est au contraire une opportunité. Le président l'a affirmé dans son allocution : elle sera au cœur du plan de sortie de crise.

La transition écologique est la meilleure stratégie. C'est elle qui nous permet de créer des emplois non délocalisables, dans tous les territoires.

N'a-t-elle pas un (sur)coût ?

On ne peut pas raisonner uniquement en euros, faire comme s'il n'y avait pas de coût écologique : continuer à émettre des gaz à effet de serre nous envoie dans le mur ; être dépendants d'énergies fossiles dont les cours fluctuent, c'est contraire à la résilience et à la souveraineté de notre société.

J'entends parfois certains dire qu'il faut d'abord redresser l'économie et qu'après, on verra pour la transition écologique. Je ne suis pas d'accord ! On ne peut pas différer la transition - on est dans une décennie critique, il faut qu'on arrive à réduire considérablement nos émissions. Il faut faire les deux en même temps, c'est la philosophie du plan.

Verra-t-on dans ce plan des autoroutes ou des lignes à grande vitesse ?

Faire repartir l'économie avec des projets pharaoniques qui ne verront le jour que dans très longtemps, ce n'est pas le sens. La régénération du réseau ferroviaire, le développement des capacités autour des métropoles, les petites lignes... ça me paraît le cœur du sujet.

Depuis le début du quinquennat, je porte une priorité aux transports du quotidien, et la crise ne m'a pas fait changer d'avis.

N'a-t-on pas oublié les transports publics et la SNCF, quand on aidait Air France et Renault ?

Je rappelle la démarche : d'abord, éviter des faillites et des licenciements, c'était le plan d'accompagnement d'ensemble. Ensuite, s'occuper des secteurs dans lesquels il y avait des risques de plans sociaux.

Franchement, le secteur, les présidents d'autorités organisatrices (les élus chargés des transports en commun, NDLR) savent qu'on compte beaucoup sur les transports publics et ferroviaires, et qu'évidemment la sortie de crise et la relance les prendront en compte. C'est une question de timing. On a des ambitions très fortes sur le transport ferroviaire, et donc on accompagnera la SNCF.

Les plans d'aide à l'automobile et l'aérien ont été critiqués comme posant trop peu de conditions écologiques...

On a mis des conditionnalités ! Le soutien à Air France s'accompagne d'une exigence de réduction de 50% des émissions de CO2 sur les vols domestiques et d'une réduction drastique des liaisons quand on a une alternative ferroviaire à moins de 2 heures 30. On a rendez-vous avec la compagnie pour voir comment elle traduit concrètement ce qu'on a demandé, ce sera une condition pour transformer les prêts en fonds propres.

Quand on aide à relancer l'industrie automobile, on booste les bonus électriques. La prime à la conversion, c'est vrai, bénéficie aussi à des voitures thermiques. Les ventes annuelles, c'est 2 millions de véhicules neufs, 4 à 5 millions d'occasion : si on veut répondre au besoin de changement de voiture, ça ne peut pas se faire en encourageant seulement des électriques. Passer à des véhicules (thermiques) de dernière génération réduit considérablement la consommation, les gaz à effet de serre et la pollution.

Quid de l'hydrogène, que votre prédécesseur Nicolas Hulot voulait soutenir ?

Il faut accélérer. Je crois à l'hydrogène vert sur la mobilité, l'industrie et comme composant de notre équilibre énergétique pour le stockage des énergies intermittentes.

On a lancé un appel à manifestations d'intérêt pour changer d'échelle. On a reçu 160 projets, qu'on regarde. Ça fera clairement partie du plan de relance.

Après les transports, bâtiment et chauffage sont la deuxième source de gaz à effet de serre en France. Que prévoyez-vous pour la rénovation énergétique ?

Comme l'a dit le président de la République, la reconstruction écologique passera par la rénovation thermique de nos bâtiments. Il faut radicalement accélérer sur les bâtiments publics et, spécifiquement en sortie de crise, on a l'enjeu des hôpitaux et Ehpad.

Après la canicule de 2003, les Ehpad ont mis en place une pièce rafraîchie, mais on voit bien que, si on a une canicule précoce, soit on laisse les personnes âgées dans leur chambre, soit on les regroupe dans la pièce rafraîchie ce qui n'est pas du tout ce qu'on doit faire en période de crise sanitaire. On doit donc accélérer sur cette rénovation des hôpitaux, des Ehpad, et puis des écoles.

Sur les logements, on attend beaucoup des propositions de la Convention citoyenne sur le climat (qui s'achève le weekend du 20 juin).

Le secteur privé suivra-t-il ? On a vu le Medef demander un moratoire dans l'application de certaines mesures environnementales.

Je pense qu'ils ont compris que c'était une erreur.

Commentaires

BONNET
Madame BORNE et l'état Français pourrait s'éviter un sur coût en n'arrêtant pas fessenheim.
Denis Gourgouillon
Il parait que cela va couter 2 milliards en tout 400 millions versés à la fermeture et chaque année ce que aurait rapporter Fessenheim à EDF Or comme EDF avait fait des travaux et que l'ASN avait validé elle pouvait durer encore 15 ans d'où la somme qui parait énorme mais personne n'a contesté ce chiffre Un scandale (d'autant plus que si il fait un hiver très froid type -20°C comme en 1956 ou 1963 ou ... la production EDF ne pourrait suivre et il faudrait rationner car outre Fessenheim il va y avoir les centrales au charbon qui vont fermer. Non seulement nous payons mais nous risquons de ne pas avoir d'électricité!!
BONNET
Le nucléaire est pilotable mais pas les ENR solaires et venteuses (ENRI). Je crains surtout un black-out consécutif à une instabilité du réseau provoquée par la disparition rapide de la puissance ENRI en service (fin de journée et disparition du vent ne sont pas des phénomènes rares).
GERARD GRUNBLATT
Aucun mot sur le nucléaire. Commencent ils à se rendre compte qu ils font une erreur manifeste pour essayer de plaire aux soit disant écolos qui en aucun cas ne leur en seront pas reconnaissant et qui vont continuer, pour des mauvaises raisons, a les enfoncer ?
Serge Rochain
Il n'y a pas que Fessenheim à fermer, il y a aussi Flamanville et beaucoup d'autres mais en contrepartie il faut. accélérer l'éolien en mer et le solaire dans le Sud de la France, sans oublier de développer massivement le biogaz nécessaire au lissage des productions variables en attendant l'hydrogène des surproduction éoliennes par vent fort. Le nucléaire ne parait plus être une solution pour le XXIe siècle, trop long, trop couteux, trop peu flexible, trop loin de pouvoir garantir notre indépendance énergétique, trop risqué, et trop de déchets millénaires, cela fait trop d'inconvénients face aux ENR.
gautier
Vous ne vous étés pas aperçu qu'il y avait des jours avec très peu de vent et, donc, très peu de production comme ces jours-ci par exemple.. https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
Rochain
Eh si Gautier tout le mode sait cela, même moi et je suis aussi très heureux de voir que vous aussi. Mais ce que vous semblez ignorer c'est que ce que vous voyez sur les graphes de RTE n'est qu'un échantillon réduit aux gtegimes de vent d'intérieur localisé à 80% dans les hauts de France et Grand Est. Mais nos enregistrement météo nous montrent que le foisonnement géographique, notamment avec nos trois façades Maritimes que nous disposerons en permanence (à plus de 95%du temps) d'une ressource nous permettant de nous approvisionner presque exclusivement avec l'éolien. Ce qui est unique en Europe où nous serions les mieux lotis. Et pour les 5 à 10% sans vent nulle part en France nous avons plusieurs solutions allant du biogaz au H2. Énergies de marées, solaire à concentration.... Ne vous inquiétez donc pas inutilement comme à votre habitude... Les spécialistes des ENR ne sont pas plus bêtes que vous.
gautier
Les solutions allant du biogaz à l'hydrogène (et autres) ne sont pas à la hauteur des besoins. Question d'échelle !
Serge Rochain
Oui ? Vous avez prouvé quoi avec ces allégations ? Dans la même veine, le nucléaire ne permet pas de fournir l'électricité dont on a besoin , la preuve ? Un EPR ça ne peut produire au mieux qu'une puissance de 1650 MW et on en a besoin de 52000 à 13 heure. Alors à propos d'échelle, eh oui, encore les allemands, ils produisent 45 TWh de biogaz chaque année quand nous en produisons 9,7 TWh dans le même temps….. alors c'est sûr, si nous ne nous réveillons pas aussi dans ce domaine, nous ne sommes pas près de nous retrouver à la même échelle qu'eux. Mais avec 45 TWh l'Allemagne peut si elle le veux s'alimenté en électricité en totalité avec leurs usines à gaz brulant ce biogaz un mois entier par an sans utiliser quoi que ce soit d'autre comme source, puisque cela représente 8,3% de leur mixe électrique, soit 1/12 et nous nous produisons un petit 1,8% de biogaz dans notre mixe électrique….. Et il y a des naïfs qui se demandent pourquoi l'Allemagne convertit des centrales à charbon en centrale à gaz, et n'y voit qu'un tout petit mieux puisque le GN est tout de même moins générateur de CO2 que le charbon….C'est aussi ne pas voir plus loin que le bout de son nez, l'intérêt à terme est bien supérieur avec le biogaz à zéro CO2….. pour quand " y'a pad'vent" dans la ritournelle bien connue.
gautier
"Alimenter le pays en électricité par le bio gaz". Ce ne sont pas les 5 GWh de biogaz qui remplaceront les 40 à 50 GW de parc pilotable. Cessez de rêver !
Rochain
Comme vous ne comprenez pas l'exemple nucléaire que je viens de vous mettre et auquel vous répondez par cette ânerie. Je me permettrai d'insister un peu avec un exemple eolien : En ne mettant qu'une seule éolienne de 2MW dans le pays je prouve que l'éolien ne peut pas suffire pour fournir les 50MW dont on a besoin.... Donc qu'elle que soit la solution nucléaire, eolien, soleire, biogaz, ou n'importe quoi d'autre on n'a pas d'électricité en France et je vous écrit dans le noir.
gautier
De là à augmenter la capacité à 50 GW en biogaz,(déjà plus d'un million d'ha de cultures dédiées) rachetés de 150 à 300 €/MWh vous allez un peu vite ! https://allemagne-energies.com/, Et vos propos sont délirants, comme d'habitude.
Serge Rochain
Comme d'habitude comme vous ne comprenez rien à l'électricité vous racontez n'importe quoi confondant la puissance instantanée dont on a besoin au plus fort moment de la journée c'est à dire en milieu de journée et qui correspond à environ 50 GW, avec la capacité de ce qu'il faudrait produire en fonction du temps où l'on doit remplacer la défaillance des ENR faute de vent et de Soleil par ce moyen et qui se compte en Watheures et non en Watts. Donc écrire "De là à augmenter la capacité à 50 GW en biogaz,) est un non sens. Pour satisfaire le besoin de fourniture d'une puissance de 50GW par ce moyen il suffit de disposer de 50 centrales à GAZ d'une puissance d'un GW chacune ce qui est banal. Par ailleurs il faudra le biogaz pour les alimenter c'est à dire produire une quantité de biogaz correspondant à la durée durant laquelle on comptera alimenter notre besoin d'électricité par ce moyen et pour la France, si on considère comme les allemands que ce besoin est d'un mois complet par an c'est le 1/12 de notre production d'électricité annuelle soit 537,7 TWh/12 = 44,8 TWh. Actuellement nous en produisons pour 1;8% de notre mixe énergétique soit 9,7 TWh. Il faut donc multiplier cette ressource par 4,6 ce qui ne sera pas un exploit car l'Allemagne en produit déjà 47 TWh par an. Il n'y a donc rien d'inatteignable à moins que vous considériez que les Français sont plus bêtes que les Allemands et même si le biogaz est plus cher que le nucléaire EPR, cela n'a pas d'importance car cela n'aura à fonctionner que rarement, certainement moins souvent qu'en Allemagne car sur les plan des ressources ENR, quelle qu'elles soient (éolien ou solaire) nous sommes bien mieux lotis qu'eux et nous en auront donc bien moins besoin qu'eux. Mais même en faisant l'hypothèse que nous devions palier la déficience des sources variables un mois par an, payer jusqu'à deux fois par ce moyen le prix de l'électricité EPR pendant un mois chaque année et les 11 autres à un prix du quart de celui de l'EPR, contre la solution EPR à 12 mois par an une production au pris EPR. La solution est nettement en faveur des ENR-variable + biogaz. J'imagine que vous devez savoir faire ce petit calcul avec les chiffres du problème tel que vous les avez sous les yeux. Alors les propos délirants dont vous parlez ne sont jamais que leur reflet de votre immense ignorance. Et si au lieu de passer votre temps à courir après des site d'opinion qui ne reflètent eux-mêmes que l'ignorance égale à la votre de leurs auteurs vous aviez consacré ce temps à la lecture d'un ouvrage traitant d'électrotechnique et d'électromagnétisme sans aller jusqu'à soutenir une thèse sur le sujet, aujourd'hui vous seriez un autre homme. Un homme capable de faire autre chose que le perroquet sur un sujet qu'il s'imagine connaitre et auquel il ne comprend rien.
Jean BLIN
Si "le nucléaire ne parait plus … etc …" ce qui est une expression d'affirmation incertaine, comment affirmer ensuite qu'il est "trop" et" trop", et "trop" et "trop" et "trop" et encore" trop" ce qui fait trop, mais trop de quoi ? trop d'affirmations affirmatives surtout la multiplication de l'éolien en mer et du solaire dans le Sud de la France, pourquoi ne pas décréter la solarisation de tous les toits de toutes les métropoles -Paris, Lyon, Strasbourg, Lille … - qui consomment bien plus d'électricité que les collines, montagnes, garrigues et maquis du Sud, vierges de zones industrielles solaires de fabrication chinoise ? On pourrait aussi exiger des cargos chinois aujourd'hui fort émetteurs de GES qu'ils naviguent à la voile (ou à la rame) depuis Shangaï jusqu'à nos ports quand ils viennent nous livrer leurs panneaux solaires, et aussi refuser les livraisons de pales d'éoliennes (40 mètres de long) allemandes et danoises tant qu'elle ne nous sont pas livrées du départ usine jusqu'au site choisi par un transport sans aucune émission de GES, un porte char de 44 tonnes électrique par exemple ?
Serge Rochain
".........pourquoi ne pas décréter la solarisation de tous les toits de toutes les métropoles -Paris, Lyon, Strasbourg, Lille …" Mais, cher Monsieur, si on solarisait la totalité des surfaces bâties en France nous produirions près du double de ce que l'ensemble du parc nucléaire produit. Mais si je suggère d'abord de solariser le midi de la France plutôt qu'ailleurs, c'est que le rendement y est bien meilleur, et dans tout investissement la sagesse est de commencer par le plus rentable. Enfin, les chinois ne nous obligent nullement à leur acheter des panneaux solaires que nous pourrions tout aussi bien fabriquer nous même, mais si nous sommes assez sots pour leur acheter, comme nous le faisons d'ailleurs pour tous les produits manufacturés sous le prétexte que c'est moins cher, on ne saurait leur reprocher de profiter de l'aubaine que nous leur offrons. Même raisonnement pour les pales d'éoliennes, bien que je vous signale que les plus grandes sont construites en France.
jean giralt
Bonjour à tous... Et comment comptez vous recycler ces pales ? Sous terre ? Et les socles de 1500 T de béton?
Thomas
Avant de s'inquiéter du recyclage des pales (provenant d'éoliennes qui produisent de l'électricité sans gros impact environnemental), il faudrait peut-être s'émouvoir du recyclage de TOUS les objets de la vie courante qui servent eux à consommer, et dont les désastres environnementaux sont à une autre échelle, comme par exemple les voitures, ou les bateaux, ou les ordinateurs exportés en Afrique... Quant au socle des éoliennes, certes, ça nécessite du béton, mais pourquoi là aussi s'en émouvoir alors qu'on en utilise largement plus pour nos maisons, nos ponts, nos routes, nos immeubles, nos parkings, etc. où il n'y a pour ces usages aucun engagement de démantèlement et de remise en état. Savez-vous combien d'hectares de sites naturels ou agricoles sont artificialisés par an à cause de l'urbanisation et des infrastructures routières ou industrielles? entre 20000 et 60000 ha/an (source: France Stratégie). Alors commençons par le commencement et attaquons nous au vrai problème au lieu de trouver des arguments pour dénigrer l'éolien ou le solaire. Car même si ils utilisent effectivement des matières parfois non recyclables, ils ont le méritent de produire de l'électricité pour alimenter tout un tas d'autres produits électroniques ou autres qui consomment sans aucune contrepartie environnementale. Il serait peut-être temps de combattre d'abord ça avant de combattre des modes de production qui sont parmis les plus vertueux qui existent aujourd'hui.
jean giralt
Une pseudo énergie, qui tue, pollue et ne respectant pas l'homme devrait être abandonnée ! Trop de magouille ! l'enrichissement des fonds de pensions étranger est de notoriété publique! Le prix de rachat de l'électricité scandaleux ! L'intermittence de cette pseudo énergie éoliennes n'est plus à prouver ! https://www.youtube.com/watch?v=hMmx8dGvSRw&fbclid=IwAR1DM_RJFAAq3pSk4BcPG3NkzgZJN_xv7CbxfakQo_boPPaIAMRGvsG-Dt8 Elle est belle votre pseudo énergie.... https://www.facebook.com/WindEnergysAbsurd/photos/a.2367561626621599/2367561796621582/?type=3&__tn__=HH-R&eid=ARBNNPXJJbHPM-zk6_pWnUMnuShASTl643qqb8nMBbkBrr0iHM4rsIcqfmNK15oPKt95O3Y1rF2a4CM8&__xts__%5B0%5D=68.ARDc-8PTQKGMbzfjV7cPszqt2y37aWS9o3RZIF-6O2YJh9Lnaeymen_5OoVyGm52rNqcAqkIuYFmJCCiOlb0fsp7Tm_H5dA-tfKKijOHNqJxwVoLV_PxgFgn7qwOoIhYGeRQnzF3RZecA7qWw01Z3a_0XZQnJJHa-w304z5EQ7nNX9J9VLuht0ey4pj-IkCHznj33ge9FOVODZ81MYgN04OQjtxOSkEjEnVd0i3kQrs5SxZpxu8AKVqN4SqETnnua-vhGmLry0oOforL7HUUy_CRZP2HipVNYpBb6ccDWuMqj70nDOglqWyJgoMejVbetOsmBg
Rochain
Cher monsieur giralt, les références sous forme de vidéo ou sites d'opinion ne pèsent rien dans ma façon d'aborder les problèmes sérieux. Si l'on veut repartir pour 50 ans dans le nucléaire nous devrons accepter de payer l'électricité 4 fois plus cher qu'en choisissant les ENR. LA PREUVE ? Réponse dans un autre message.
gautier
Le prix TTC payé par le consommateur n'a que peu à voir avec les coûts de production. Les taxes représentent, selon les pays 1/2 à 3/4 de la facture TTC.(en France, 2/3). Cas du Danemark où, même sans nucléaire, le prix TTC est le double de la France.
Serge Rochain
C'est donc selon vous une raison suffisante pour choisir un mode de production qui coute 4 fois plus cher qu'un autre……????? Il faut vraiment aimer le nucléaire passionnément pour en arriver là
jean giralt
RE: Accepter de payer comme un mouton, n'est pas la solution ! vous n'êtes pas en phase avec l'évolution climatique actuelle et future. Si une heure vous avez, CHANGEMENT de vue accéderez...LOBBY QUAND TU NOUS TIENS.... https://www.youtube.com/watch?v=MULmZYhvXik
Serge Rochain
Indépendamment de la réponse de Thomas, je vous rassure, "Les non recyclables pales d'éoliennes" sont une des plus anciennes faks news de l'histoire de l'éolien. Près de chez moi j'ai assisté en décembre 2019 au démontage de la plus ancienne éolienne de France (connectée au réseau en 1991) par Engie-Green, et les pales, comme le reste ont depuis été recyclées. je vous invite à lire leur rapport d'activité sur ce site de Port la Nouvelle : https://www.engie-green.fr/app/uploads/2019/11/CP_DémontagePLN_2019-ENGIEGreenVF.pdf
Pierre-Ernest
"si on solarisait la totalité des surfaces bâties en France nous produirions près du double de ce que l'ensemble du parc nucléaire produit". Vous parlez de la production de jour ou de la production de nuit ?
Rochain
Mon cher Pierre Ernest la production se mesure sur une année, comme l'estimation du facteur de charge. De la même façon la production d'un réacteur nucléaire ou son facteur de charge ne s'estime pas lorsqu'il est en maintenez, en phase de rechargement du combustible ou tout simplement en panne....
Pierre-Ernest
Je suis entièrement d'accord. Ce que je voulais simplement dire, c'est que si l'énergie dont j'ai besoin est produite par des panneaux solaires, je n'aurai rien la nuit, alors que si cette énergie provient de réacteurs nucléaires (dont on a programmé intelligemment le rechargement de combustible), j'aurai toujours de l'énergie, même la nuit, sauf si tous les réacteurs tombent en panne en même temps, ce qui est peu probable. Il n'est pas sérieux de comparer entre eux deux systèmes de production d'énergie en ne tenant compte que de la quantité totale d'énergie fournie annuellement par chacun des systèmes...
Serge Rochain
C'est justement un problème des réacteurs nucléaires qui produisent autant la nuit que le jour alors que c'est surtout le jour que l'on a besoin d'électricité quand l'activité économique est au plus haut …. comme le Soleil. Et cela ne fera qu'empirer dans l'avenir quand on transformera toutes les industries qui utilisent de l'énergie d'une autre forme pour fonctionner, notamment chaleur, pétrole….. que l'on transformera en électricité pour réduire le CO2. Un jour toutes les formes d'énergies utilisées d'aujourd'hui se réduiront à la seule électricité. Alors ce jour là ce ne seront plus les éoliennes les vedettes des ENR mais le solaire. C'est d'ailleurs amusant ce fantasme des antiENR à toujours vouloir stocker l'énergie, car on ne stockera jamais l'énergie solaire c'est une folie, toute la production d'électricité solaire sera à utiliser immédiatement, et le jour il n'y en aura jamais assez. La notion même de stockage n'a de sens que pour l'éolien dans le cadre de ses surproductions notamment nocturne qui ne serviront à rien si on ne les transforme pas dans une forme stockable. Le monde aujourd'hui a l'esprit totalement déformé par les contraintes qui nous sont imposées depuis plus de 50 ans par les exigences du nucléaire qui nous a contraint à modifier notre façon naturelle de vivre et travailler. Ce qui n'est pas sérieux, c'est de prendre le modèle nucléaire et ses exigences propres comme modèle et croire que ce qui s'en écarte est moins bien. Je connais plus de 300 ouvriers qui commençait leur journée à 8 heures le matin en 1962 pour travailler dans une usine de moulage/vulcanisation de pièces en caoutchouc notamment pour l'automobile et qui un jour on dû commencer leur journée à 5 heures du matin….. on leur a dit qu'ils sortiraient donc plus tôt l'après midi. Mais la réalité c'est qu'après une visite de l'EDF on a fermé le groupe alternateur qui alimentait l'usine depuis un barrage privée sur un bras de l'Aude qui traversait l'enceinte de l'usine et qui chauffé les groupes vapeur qui alimentaient les presses de vulcanisation. Virés les 2 électriciens qui s'occupaient de la centrale personnelle de la maison, au profit d'un contrat EDF à tarif nuit/entreprise d'un courant dont EDF ne savait pas quoi faire….. et ce n'était certainement pas la seule ingérence de l'EDF dans la façon de travailler des entreprises en France, mais celle là je l'ai moi-même vécue. Nous avons été bien dressés par le nucléaire.
Dominique Guérin
Installer de l'éolien demande d'installer en plus du pilotable: centrale gaz en Bretagne, centrales charbon en Turquie et au Maroc (sans taxes carbone) raccordées à l'Europe. Pour les éoliennes, Il faut installer 3 fois la puissance moyenne et 20 fois la puissance minimum et les remplacer 2 ou 3 fois sur la durée de vie d'une centrale nucléaire. L'hydrogène comme moyen de stockage avec un rendement de 30% et avec de l'électricité payée aux éoliennes à un prix garanti, c'est une folie financière. Le biogaz est une bonne solution mais il manque deux "0" sur l'ordre de grandeur et il ne faut pas confondre biogaz issu des déchets et biogaz issu des cultures.
Serge Rochain
Plus il y aura d'éoliennes bien réparties sur le territoire et notamment sur nos trois façades maritimes moins il faudra de pilotable car je foisonnement remplace le pilotable. Le facteur de charge moyen entre l'éolien terrestre et maritime sera de l'ordre de 35 à 40% soit seulement deux fois moindre que le rendement nucléaire (qui sera catastrophique en 2020, déjà 68% seulement en 2019) il faut donc en installé que deux fois plus en puissance que du nucléaire qui par ailleurs coûte 4 fois plus cher pour la même quantité d'électricité produite. Par ailleurs les éoliennes ont une durée de vie tout à fait comparable à celle d'un réacteur nucléaire, le reste n'est que fake news. Outre le fait qu'il n'y a besoin de disposer de ressources pilotables qu'en quantité minime, bien avant d'avoir recours à l'hydrogène nous avons le biogaz que l'on peut produire en quantité plus que suffisante pour faire face au grands anticyclones européens rarissimes que le foisonnement ne permettra pas de contrecarrer. Mais qu'importe le rendement électricité/hydrogène puisqu'il ne sera produit qu'à partir des excédents de productions par fort vent qui de toutes les façons seraient perdus si on ne les exploitait pas et donc gratuit. Il est donc tout aussi facile de dire que le nucléaire ne sert à rien car il suffit de ne faire qu'un réacteur de 70 mégawatts pour faire constater que c'est bien incapable de répondre au besoin de la France en énergie électrique. C'est bien ce qu'auraient pu dire des gens comme vous lorsqu'à été mis en service le premier réacteur EDF graphite-gaz de Chinon A1. Je peux prouver tout ce que j'affirme ici, il suffit de me demander les références dont je dispose et donc aucune n'est un site d'opinion…. seulement des faits issus d'observations statistiques et d'études de spécialistes reconnus qui tirent eux même leurs conclusions d'expérimentations ou d'observations.
Eric
M. Rochain, Je ne réagis jamais à vos propos. Car je laisse le lecteur se faire sa propre opinion. Par contre je vais réagir à l'une de vos affirmations : " les éoliennes ont une durée de vie tout à fait comparable à celle d'un réacteur nucléaire", ceci est totalement faux. Je participe au dimensionnement des éoliennes, et je peux vous affirmer que la durée de vie d'une éolienne c'est 20 ans. Quelques années de plus, si elle n'a pas fonctionné au régime prévu dans les calculs, mais pas plus. La raison en est simple : une éolienne est une machine tournante, soumise à des charges cycliques. L'optimisation de ces structures fait appel à des calculs de fatigue, et pour ne pas alourdir le coût de toutes les éoliennes, et bien on limite la matière en intégrant une certaines quantités de cycles de fonctionnement. Lorsque cette quantité est atteinte, les matériaux accélèrent leur dégradation, puis finissent par céder. Ce principe concerne en particulier le pylône ... Qui ne peut pas être considéré comme une pièce d'usure (comme peut éventuellement l'être une pale). Vous ne pourrez donc pas faire fonctionner une éolienne au-delà de sa durée de vie prévue, sans prendre le risque d'une rupture fragile. Pour vous convaincre des règles de calcul, je vous invite à consulter la norme IEC 61400, qui n'est pas une fake news. A cela il faut ajouter que la course au rendement fait que les technologies évoluent très vite, et que 20 ans après avoir installé une éolienne, il ne sera plus possible de trouver le même modèle de turbine. Elles auront toutes évoluées vers des turbines plus puissantes, car beaucoup plus rentables. Vous ne pourrez pas mettre une turbine plus puissante sur la fondation d'une éolienne d'il y a 20 ans, et qui devrait être remplacée. Donc la totalité de ce qui aura été investi dans l'éolienne est "perdu". La durée de vie d'un réacteur nucléaire bien entretenu est très longue, aux US, ils étendent les durées de vie à 80 ans. Cela implique de remplacer au fur et à mesure de très nombreux composants, mais tant que la cuve n'est pas endommagée ... C'est possible ... Pour conclure : les investissements que nous réalisons aujourd'hui dans les énergies renouvelables seront devenus obsolètes lorsque nos centrales pilotables devront être elles-mêmes techniquement arrêtées (sauf pour motif politique qui n'a rien de rationnel). Et donc pourquoi investir dans une industrie qui concurrence le nucléaire, et qui au final s'arrêtera avant que les réacteurs ne soient en fin de vie, alors que l'urgence c'est de décarbonner notre énergie. Les renouvelables font le contraire, c'est à dire qu'ils augmentent l'empreinte carbone (faiblement mais on attend des investissements nationaux qu'ils servent l'intérêt commun, et pas ceux d'industriels et de particuliers) de notre énergie ?
DOMISSE
Merci de votre contribution, elle est très claire et elle dément effectivement que la durée de vie d'une éolienne autour de 20 ans est une "fake news"... Quand par ailleurs, on nous donne un lien vers une information qui nous montre que la première éolienne de France a été démontée au bout de 26 ans et que le premier parc éolien le sera après 20 ans...
gautier
D'ailleurs, l'AIE préconise bien le prolongement des centrales nucléaires : https://www.connaissancedesenergies.org/afp/relance-energetique-le-plan-de-laie-pour-concilier-climat-croissance-et-emploi-200618-0
Rochain
Mais rassurez vous Gautier moi aussi.... Il va bien nous falloir au moins 10 ans à la vitesse où nous actions dans le développement des ENR. Rien que pour faire ce que les allemands on fait en 10 ans il nous faudrait au moins 1/4 de siècle.... Vous rendez vous compte ils ont entre 4 et 5 fois plus de solaire que nous malgré leur situation géographique défavorable... 10 à 12 fois plus d'eolien avec pourtant une seule façade maritime contre 3 pour nous et dans lesquelles on n'a encore pas planter le moindre moulin, 5 fois plus de mrthaniseurs... Et le reste à l'avenant. Donc il n'est pas question d'arrêter les bombes avant 10 ans... Nous devons prendre ce risque en raison de nos tergiversations à cause d'un peuple manipulé dont vous êtes un des plus beaux specimen
gautier
Mais l'Allemagne en est souvent à plus de 300 g/MWh de contenu carbone pour leur électricité sans compter toutes les autres émissions liées au charbon.
Serge Rochain
Gautier cessez de nous seriner avec vos CO2 allemand, c'est le résidu d'un passé vieux de 60 ans, ils n'ont jamais eu moins de CO2 que maintenant, même à l'époque où ils croyaient encore au miracle nucléaire….. on discute de la solution que nous devons adopter pour les 50 ans à venir, pas de ce que l'on devra installer dans les 50 ans du passé…… ça c'est déjà fait Gautier….. depuis 50 ans.
gautier
L'IEA préconise aussi le soutien au développement de petits réacteurs modulaires. L'IEA, les Académies de Médecine et des Sciences (et quantité d'autres institutions) seraient aussi manipulées selon vous ! Et les Allemands sont loin d'être sortis du charbon, du gaz, du pétrole et du nucléaire tout en émettant des quantités considérables de CO2.
Thomas
et l'AIE préconise aussi le développement en masse de l'éolien et du solaire... Quant à l'Académie de Médecine, je ne vois pas ce qu'elle a comme compétence en matière d'énergie...
gautier
En matière de santé publique et concernant les victimes des industries de production l'électricité, l'académie de Médecine et l'académie des Technologies rappellent l'intérêt de l'énergie nucléaire pour le faible impact. http://www.academie-medecine.fr/choix-energetiques-et-sante-recommandations/ Mais je ne suis opposé à aucune forme de production d'énergie à condition de dire la vérité sur chaque industrie, l'impact de son coût pour les consommateurs et son impact environnemental.
Serge Rochain
C'est vrai ça, il y a un tel nombre d'accident d'éolienne avec des gens qui se font décapités par les pales et d'installateurs de PPV qui tombent des toits que l'académie de médecine s'est émue de cet état de fait et a recommandé d'utiliser des petits réacteurs nucléaires que l'on peut installer dans le jardin et ainsi on ne tombera pas du toit, sauf les niais qui n'ayant rien compris auront absolument voulu les mettre à la place des PPV. Vous n'avez pas fini de vous payer notre tête Gautier ?
gautier
Vous n'avez pas compris qu'indirectement (à l'instar de nombreux pays), les parcs éoliens ont besoin d'un minimum de centrales thermiques en back up, en France ou à l'étranger en cas d'importations lors de forte demande, pour compenser , en partie, les variations de puissance.
Rochain
Et vous n'avez pas compris qu'une centrale thermique ça peut fonctionner au biogaz ou à l'hydrogène produite à partir des excédents éoliens et que dans tous les cas ça permettra de se passer des mulyoes inconvénients du nucléaire et pour 4 fois moins cher.
Serge Rochain
Gautier a un tel complexe devant les corps savants qu'il rêve que ces derniers, puisqu'ils sont savants, donc de son avis, témoignent publiquement de la justesse de ses positions… c'est pitoyable.
Serge Rochain
Non Gautier , là c'est vous qui essayez de nous manipuler…. montrez moi par exemple un article écrit sous la bannière de l'académie des sciences dans lequel l'institut de France recommande l'utilisation de réacteurs modulaires…………. J'attends la référence Gautier…. vous ne pouvez manifestement pas quitter cet état d'esprit de colporteur de fake news !!!!
Thomas
Surprenant de travailler dans un secteur que vous dénigrez autant...? Je suis d'ailleurs surpris par vos propos. La "durée de vie" (qu'on devrait plutôt appeler "durée d'exploitation") de 20 ans n'est pas une contrainte technique mais une contrainte contractuelle liée au contrat de rachat de l'électricité du projet, généralement de 20 ans. Donc au bout de 20 ans, une éolienne n'est pas à jeter à la poubelle, mais le projet doit être reconfiguré pour rentrer dans un régime de vente directe sur le marché et se pose alors la question de savoir si on conserve le parc tel quel ou si celui-ci doit être "repowerer" (installer des turbines plus actuelles). Par ailleurs, les projets offshore sont prévus sur des durées d'exploitation (et non pas de vie) supérieures à 20 ans, plutôt 25, voire 30 ou 35 ans. On peut citer par exemple le premier projet offshore du monde construit en 1991 au Danemark avec des turbines de 450 kW (!), et démantelé seulement en 2016 ou 2017. Donc comme pour tout objet ou produit industriel qui est un assemblage de différents sous-composants, une éolienne peut vivre autant de temps que ses sous-composants vivront (et sont dimensionnés pour vivre), jusqu'au moment où la nécessité technico-économique de le changer arrivera. Et l'investissement que vous estimez devenir obsolète dans 20 ans n'est justement pas vain car il tient compte du temps de développement des projets, de l'adaptation du réseau, etc. et permet de faire baisser les coûts au fur et à mesure des années. D'autant qu'on ne pourra jamais construire toute une capacité de plusieurs GW en peu de temps. Pour encore une fois revenir au cas très français du nucléaire et de sa réduction dans le mix français, ce choix, certes politique, est quand même motivé par des raisons techniques et économiques qu'il faut arrêter de sous-estimer: - les centrales vont toutes atteindre leur "durée d'exploitation" règlementaire et ne sont pas assurées de toutes passer les visites décennales; - les coûts à dépenser pour allonger leur durée d'exploitation de seulement 10 ans peuvent être rédhibitoires (aux US justement, bcp de centrales ont fermé car leur coût d'exploitation devenait trop excessif); - il faudra bien entamer une déconstruction de ces centrales et EDF ne souhaite pas et n'a pas la capacité de tout faire en même temps; il faut donc étaler ce démantèlement et prendre les devants sur les enjeux techniques qu'il impliquera (organisation de la filière, etc.) ; - dépendre d'un seul mode de production qui devient vieillissant n'est plus raisonnable, il faut diversifier en restant dans de la production "bas carbone" - le nucléaire voit ses coûts augmenter plus les années passent, notamment le nouveau nucléaire, alors que les ENR font strictement l'inverse en 5x moins de temps - ne pas sous-estimer non plus les problèmes de recrutement des ingénieurs qui délaissent complètement le secteur.. - enfin, le nucléaire n'est sans doute pas l'énergie la plus résiliente face aux crises à venir car nécessite que" tout roule tout le temps" pour bien fonctionner avec un haut niveau de sureté.. et jusqu'à preuve d'analyses sérieuses, le nucléaire semble sensible à pas mal d'évènements extérieurs non pris en compte au moment de leur construction (attaques terroristes, sécheresses, crise sanitaire, crises sociales, tempêtes, ...).. Bref... si on pouvait seulement se préoccuper du réchauffement climatique pour choisir nos modes de production ce serait idéal, mais le nucléaire implique malheureusement plein d'autres contraintes qui nécessitent qu'on y réfléchisse en parallèle de l'enjeu climatique... Ce serait bien que tous les anti-EnR le comprenne...!
Eric
Bonjour Thomas, Vous alimentez la confusion. Notez bien que je n'ai pas parlé de financement dans mon raisonnement. Je vous parle de résistance structurelle du pylône de l'éolienne. A moins d'avoir surdimensionné le pylône (et jusqu'à quel niveau ?), celui-ci ne garantira pas la résistance de l'éolienne aux sollicitations de fonctionnement, et générera un risque d'effondrement de l'éolienne elle-même (oui, ça arrive). Vous n'installerez donc pas une nouvelle turbine sur un pylône d'une ancienne éolienne, quelle que soit la nature de la concession, ou du contrat. Ce sera interdit par les parties prenantes, assureurs, etc ... Lorsque je parle de "durée de vie", il s'agit donc du bon terme. Au bout de 20 ans (à peu près) vous pouvez mettre le pylône à la poubelle (recyclage comme on dit) ... C'est totalement regrettable, et d'ailleurs il serait de bon ton d'augmenter la durée de vie des éléments structurels pour justement éviter de se retrouver dans cette configuration. Mais c'est la loi du marché, c'est cette logique qui permet d'afficher des prix aussi bas pour la fourniture de l'énergie éolienne. Je ne dénigre pas les éoliennes, je dit juste qu'en France (et uniquement en France) elles n'ont pas lieu d'être compte tenu de notre mix énergétique, et des quantités astronomiques de financements nécessaires pour les développer, financements qui seraient bien mieux utilisés à nous préparer à l'après pétrole, et donc à réduire notre consommation d'énergies fossiles. Mais là on rentre dans une vision stratégique politique. Chacun est libre d'avoir la sienne. Je considère personnellement que la fin annoncée de l'exploitation du pétrole devrait focaliser toutes nos énergies. Je pense qu'il faut maintenir, voire développer l'un des plus grands atouts de la France pour son système énergétique : celui de ne pas dépendre des énergies fossiles pour produire de l'électricité. Les éoliennes ne font que remplacer l'énergie nucléaire lorsqu'elles fonctionnent, elles ne répondent pas à une demande qui ne serait pas satisfaite si toutefois elles n'étaient pas là. Elles ne permettent pas non plus de réduire notre capacité de production nucléaire, car il faut pouvoir assurer lorsqu'il n'y a pas de vent. Mon point de vue donc : les éoliennes en France n'ont aucune utilité : - Elles substituent une énergie faible émission à une autre tout aussi faible, donc pas de gain sur notre empreinte carbone - Elles alimentent la consommation effrénée de matières premières dans le monde, - Elles consomment de l'énergie grise pour les produire qu'il n'aurait pas été nécessaire de consommer si nous avions continué à utiliser le nucléaire, - Elles complexifient le réseau, et créent de nombreux nouveaux besoins en infrastructure, qui ne sont pas justifié (compte tenu des points suivants) - Elles appauvrissent les consommateurs qui doivent subventionner quelque chose d'inutile, - Elles demandent à ce que des centrales pilotables soient disponibles en back-up lorsqu'elles ne produisent pas, et ces coûts passent totalement sous le radar des 40 €/MWh ... Les éoliennes en mer sont effectivement un cas à part, car leur disponibilité est meilleure que les éoliennes terrestres ... Néanmoins, elles font comme les autres lorsqu'il n'y a pas de vent ... Elles ne produisent pas, et doivent être remplacées par autre chose... Mais quoi donc ? Oubliez le bio-gaz, le potentiel est insuffisant, et cela viendra en conflit avec la consommation de carburant pour les véhicules, qui accapareront une grosse partie du marché. Il faut aussi se poser la question du modèle de développement des EnR : elles ne se développent aujourd'hui que grâce à la garantie d'un prix de rachat de l'électricité (certes il baisse d'année en année), donc grâce à un modèle subventionné. Par ailleurs elles sont prioritaires sur le marché. Tout kWh produit est acheté. Des études très sérieuses arrivent à la conclusion que dans un marché sans subventions et concurrentiel (c'est à dire que chaque moyen de production se trouve sur un pied d'égalité), et bien au delà de 10% de pénétration du marché par les EnR, les investisseurs n'investissent plus. Le principe est simple : toutes les EnR produisent en même temps. Donc sur un marché inondé par une énergie qu'on ne peut pas arrêter (sauf à perdre du productible ce qui n'est pas l'objectif d'un investisseur), la valeur de l'électricité chute à des taux qui font qu'en moyenne elles ne financent plus les installations. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe en Allemagne lorsque le vent souffle fort, le prix spot est négatif ... Alors allons nous longtemps continuer à financer les éoliennes lorsque nous entrerons dans un système contraint par le pétrole ??? En ce qui me concerne je n'y crois pas du tout, d'autant que comme je l'ai dit plus haut, elles ne servent pas à grand chose en France à part faire fonctionner une industrie étrangère... Bref ... Chacun son point de vue ... Vous voyez la problématique sous un autre angle, car votre vision de l'avenir est différente de la mienne. Je la respecte, car personne ne connait la vérité. Je vous souhaite une bonne journée.
Thomas
Quelques réponses: - concernant le repowering, bien sûr que je ne parle pas de remplacer seulement les anciennes génératrices par des nouvelles en conservant le mât et la fondation, et qu'il faut forcément repartir sur "du neuf". Mais le site aura été développé, les autorisations pourront être moins longues à obtenir, le réseau électriques sera là, donc même si ce qui est visible est remplacé, une grosse partie des contraintes invisibles sont déjà levées; et ça permet généralement d'avoir une puissance installée similaire pour moins d'éoliennes installées; - encore une fois, sur le cas français, on peut faire abstraction de tous les enjeux du nucléaire pour les années futures et raisonner que d'un point de vue climat. Mais ce n'est pas envisageable... Regardez les derniers rapports de Rte qui estiment que la sécurité d'appro du pays sera fragilisée dans les années à venir à cause des mises à niveau des centrales dont les délais de maintenance peuvent être plus longs que prévus, ou à cause de défauts génériques qui peuvent se produire (ou à cause d'un Covid..). Comment faites vous dans le cas où la production nucléaire baisse drastiquement? Par quoi produit-on l'énergie? Par du thermique...? Génial.. Si le nucléaire était si pilotable et si parfait, pourquoi avons nous des centrales thermiques en France? Si on quitte la France pour aller au Japon. Par quoi a carburé le pays suite à Fukushima? Plein pot au fioul.. faute d'avoir des capacités EnR suffisantes... - sur vos remarques sur le marché... c'est effectivement un sujet important, mais le marché a été fait pour des moyens qui fonctionnent globalement en base et qui varient assez peu en fonction de la demande, des aléas climatiques, etc. Il est donc nécessaire de revoir complètement cette situation pour réguler les gros apports de production, ou les baisses lorsque la ressource est moindre. Cette situation ne doit malgré tout pas nous faire dire arrêtons tout, on y arrivera pas...! D'autant que les EnR éolien et solaire sont aujourd'hui les seules qui décarbonisent l'électricité au niveau mondial, et les seules déployables rapidement (avec une volonté politique). Donc il faut arrêter de leur mettre des batons dans les roues... Je vous rappelle d'ailleurs que concernant le modèle de tarif d'achat garanti, c'est ce que demandent maintenant les exploitants de centrales nucléaires pour financer les projets (cf. Hinkley Point avec un tarif prohibitif garanti pendant 35 ans!, ou les demandes de la SNEF)...
Serge Rochain
Eric vous êtes dans une grande confusion, les progrès qui envoient au rebut les réalisations précédentes sont ceux du début, c'est aussi ce qui s'est passé avec le nucléaire. Puis après 10 ou 15 ans d'expérience on a des produits suffisamment aboutis et ils peuvent être utilisés durant leur vie intrinsèque, sans être seulement démodés ou dépassés par les meilleurs performances de leurs successeurs. Et c'est pour cela qu'il est intéressant de savoir la réelle durée de vie des éoliennes pas celle de leur durée de vie persona gratta dans la performance. Nous verrons alors des éoliennes dont les faiblesses structurelles ne se feront sentir qu'au bout de 40 ans, 50 ans… probablement plus. Quelle âge à la tour Effel ? Le viaduc de Garabit ? Vous savez un train qui passe dessus ca vaut bien une pointe de vent de tempête, et quand deux trains s'y croisent c'est un cyclone qui s'impose au viaduc. Maintenant, avez vous une idée de la pression exercée sur les parois de la cuve d'un EPR ? Je ne suis pas du tout certain qu'ils pourront vivre les 60 ans dont certains un peu plus qu'optimistes parlent sans rien prouver. Moi je peux prouver qu'une éolienne ça tient déjà plus de 40 ans.
Serge Rochain
Permettez moi Eric de contester pratiquement tout votre message. en reprenant le détail. La durée de vie d'une éolienne n'est évidement pas 20 ans j'en suis le témoin oculaire à 29 ans d'intervalle. J'étais présent lors de la connexion au réseau de la plus ancienne éolienne de France à Port la Nouvelle en 1991 et encore là en décembre dernier lorsque l'exploitant en a décidé le démantèlement faute de rentabilité de par les piètres performances de cette vieille dame. L'exploitant va tout simplement reconstruire un parc avec des machines plus modernes et si je me souviens bien des propos de l'ingénieur en charge de coordonner le démantèlement le site produira 3 fois et demi ce que produisait l'ancien parc et c'est la raison du démontage, mais selon son avis ces éoliennes pouvaient sans problème fonctionner au moins 10 ans de plus en l'état sans autre investissement que les charges d'entretien annuels. J'en conclu que ces éoliennes avaient une durée de vie d'au moins 40 ans ce qui était aussi la durée allouée aux centrales nucléaires. Et pour enfoncer le clou je vous parlerai de la plus ancienne éolienne du monde qui a aujourd'hui 40 ans…. soit déjà le double de la longévité maximum que vous lui attribuez et elle ne semble pas décidée à prendre sa retraite…. je pense que dans 20 ans elle servira encore à faire un pied de nez à ceux qui prétendent qu'une éolienne ne peut vivre que 20 ans et aussi aux EPR dont on mesurera les effets de la haute pressurisation sur les circuits vapeur, jamais encore portés à un tel niveau sur les réacteurs précédents. Je suis surpris pour quelqu'un qui prétend être dans le milieu de l'éolien de tels exemples ne vous soient pas connus, ce qui jette un sérieux doute sur la validité du reste de votre message….? On ne doute pas que l'éolien fasse l'objet de normalisation comme pratiquement tout dispositif dont l'emploi est autorisé dans l'espace public ou s'adressant au public, et en l'occurrence en raison des nuisances sonores aller jusqu'à définir la pignonerie de la boite de vitesse de l'aérogénérateur, mais cela n'a aucun rapport avec la durée de vie de l'éolienne dont on parle ici : https://www.toute-lactu.com/2020/01/27/danemark-la-plus-vieille-eolienne-du-monde-moderne-continue-de-tourner/ Sur le fait que les éoliennes soient démontées et remplacées par un modèle plus récent qui tirera un meilleur parti du site avant qu'elles ne tombent en ruine, est un fait. Et nous avons observé la même chose au début de l'erre nucléaire ou une dizaine de réacteurs de divers technologies ont été testés…. pour voir, avant de lancer la série dont Fessenheim 1 a été la tête de pont. Et les réacteurs nucléaires subiront et subissent déjà le même sort que ce soit en France ou à l'étranger notamment aux USA où plusieurs réacteurs ont été arrêtés par leur exploitant faute de rentabilité. Quant au autorisations (sous réserve de validations périodiques) d'exploiter 80 ans, cela ne signifie pas du tout que le réacteur sera exploité durant 80 ans, ce n'est qu'une assurance administrative pour l'exploitant qui devra garantir sa sécurité tous les 10 ans comme en France pour avoir le droit d'exploiter, et on ne pourras pas lui opposer un arrêt d'ordre administratif qui lui ne dépend que d'autres raisons, politique ou autre. Pourquoi investir dans une industrie qui concurrence le nucléaire ? Mais il n'y a pas de concurrence ce serra un remplacement pu et simple pour raison économique. On oubliera même toutes les autres raisons qui justifieraient l'abandon du nucléaire, l'économique suffira et il n'y a qu'en France que certains sont persuadés du contraire. La meilleur preuve n'est-elle pas que les investisseurs du monde entier ont misés chaque année depuis 10 ans entre 7 fois et 10 fois plus sur les ENR que sur le nucléaire ? https://www.lemonde.fr/energies/article/2017/06/07/les-energies-renouvelables-en-hausse-dans-le-monde-malgre-des-investissements-en-baisse_5139722_1653054.html https://www.connaissancedesenergies.org/les-investissements-mondiaux-dans-lenergie-en-2020-200529
Eric
M. Rochain, L'"industrialisation" des éoliennes date du début des années 2000. La norme IEC 61400 a été émise pour la première fois en 2001. Elle permet de dimensionner sur un standard mondial (ou presque) les éoliennes. Cette norme est donc définie pour permettre de prendre en compte des données d'entrées, et en particulier des modèles de vent, qui sont calées sur des périodes de sollicitations de 20 ans. Plusieurs classes de vents existent selon les caractéristiques du lieu d'implantation de l'éolienne, et les mesures réalisées lors des périodes d'études, et de développement du site. Comme je l'ai dit vous trouverez des éoliennes qui dureront plus de 20 ans. Elles dureront d'autant plus longtemps qu'elles auront produit moins d'énergie au cours de leur vie, ou encore qu'elles auront été soumises à moins d'événements critiques de vents, car le calcul à la fatigue doit être compris comme une "réserve" de capacité structurelle, que vous ne devriez normalement pas épuiser avant les 20 ans de durée de vie de l'éolienne dans les conditions de vent "normées". Plus vous produisez d'énergie, et plus la structure est sollicitée par des vents forts, alors plus vous puisez dans sa réserve de durée de vie. Une façon de prolonger la durée de vie d'une éolienne est donc de la "brider" à des vents plus faibles que ceux pour laquelle elle a été conçue, et prévus par sa classe, car les dommages réalisées par les sollicitations ne sont pas linéaires... Mais cela ne devrait logiquement pas rentrer dans le business plan des exploitants... De fait ces éoliennes dont vous parlez, construites avant l'"ère industrielle" que nous connaissons aujourd'hui peuvent avoir été calculées pour durer plus de 20 ans (à cette époque là, on ne disposait pas des moyens de calculs qui permettent les optimisations actuelles), peut-être aussi qu'elles n'ont pas produit beaucoup d'énergie ... Mais sans doute qu'il y en a d'autres (et mon avis est qu'il y en a beaucoup plus dans ce cas) qui ont été déjà arrêtées aujourd'hui et depuis très longtemps. Il n'est pas possible de considérer que le cas particulier que vous évoquez ne soit représentatif d'une généralité. Pour cela il faut des statistiques, qui font une analyse objective. C'est ce que font les industriels, grâce aux modèles de calcul et aux normes que je viens d'évoquer. Le sujet dont on parle est donc bien celui des éoliennes modernes, et utiliser les anciennes éoliennes comme démonstration que les ingénieurs d'aujourd'hui ne comprennent rien à ce qu'ils font me semble très osé, surtout si vous n'êtes pas vous-même initié au calcul de structures ...

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture