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Moscou a assuré mercredi ne pas mener de discussions avec Bakou pour laisser du gaz azerbaïdjanais circuler via ses infrastructures en direction de l'Europe à travers l'Ukraine, en remplacement du gaz russe qui doit bientôt cesser de transiter par le territoire ukrainien.
« Pas un sujet de discussions » selon la Russie
Fin août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que le transit de gaz russe via le territoire de l'Ukraine, à destination de l'Europe, cessera à compter du 1er janvier 2025, à la date de fin du contrat existant.
L'Azerbaïdjan, gros producteur de gaz naturel et partenaire énergétique de l'UE, a été approché ces dernières semaines par Bruxelles et Kiev, selon son président Ilham Aliev, pour "faciliter" les discussions avec Moscou et parvenir à un nouvel accord qui conviendrait à toutes les parties.
Il s'agirait, a priori, d'utiliser les infrastructures russes pour acheminer du gaz azerbaïdjanais vers le réseau ukrainien. Le dirigeant azerbaïdjanais avait même confié début septembre "un certain optimisme" sur le sujet, disant "être en contact" avec Moscou et Kiev.
Or, le vice-Premier ministre russe en charge de l'Énergie, Alexandre Novak, a démenti cette version mercredi : "Ce n'est pas un sujet de discussions (...) Premièrement, il n'y a pas de telles propositions et deuxièmement, je ne pense pas que l'infrastructure de transit du gaz ait été créée pour cela". "La balle est dans le camp des partenaires acheteurs et, par conséquent, de nos collègues ukrainiens", a-t-il poursuivi.
Des incertitudes pour certains pays européens
La décision de Kiev de ne pas prolonger ce contrat avec Moscou, déplorée par le président russe Vladimir Poutine - qui a reconnu qu'elle allait entraîner des "pertes" financières pour Moscou -, amène son lot d'incertitudes pour de nombreux pays européens, historiquement importateurs de gaz russe.
La Slovaquie, la Hongrie, l'Autriche, mais aussi l'Italie, demeurent les principaux bénéficiaires du transit de gaz russe vers l'Europe via sa branche ukrainienne, malgré une chute de près de deux tiers des volumes par rapport à 2021 (14,65 milliards de m3 en 2023), selon des chiffres officiels.
En représailles de l'offensive russe lancée contre l'Ukraine en février 2022, l'Union européenne, acheteuse historique d'hydrocarbures russes, a fixé comme objectif de s'affranchir de tout gaz naturel venant de Russie à l'horizon 2027.