- AFP
- parue le
La Russie a accusé samedi, pour la deuxième fois en deux mois, l'Ukraine d'avoir attaqué avec des drones des infrastructures du gazoduc TurkStream, la seule conduite d'acheminement de gaz russe menant vers l'Europe depuis l'arrêt du transit le 1er janvier via le territoire ukrainien.
Une attaque précédente en janvier
Selon le ministère russe de la Défense, les forces ukrainiennes ont tiré trois drones sur la station Rousskaïa située dans le village de Gaï-Kodzor, dans la région méridionale de Krasnodar. Les trois drones "ont été abattus à une distance sûre de la station" par la défense antiaérienne et n'ont pas provoqué d'interruption de son fonctionnement, a-t-il précisé dans un communiqué.
En janvier, la même station avait été attaquée par neuf drones ukrainiens et un bâtiment et quelques équipements avaient été légèrement endommagés par les débris d'un engin abattu. Selon Moscou, ces attaques visent à "suspendre les livraisons de gaz vers les pays européens" via TurkStream, une conduite essentiellement sous-marine en mer Noire.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a demandé samedi, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue turc Hakan Fidan, à Ankara de faire pression sur Kiev pour que ces attaques cessent. "Fidan a assuré que les mesures nécessaires seraient prises", selon un communiqué du ministère russe.
Une capacité de 31,5 Gm3 par an
Inauguré en 2020, le gazoduc TurkStream est capable de transporter chaque année 31,5 milliards de m3 de gaz et relie le sud de la Russie à la Turquie. De là, il permet au géant gazier Gazprom d'alimenter l'Europe du sud-est et du sud, en particulier la Hongrie et des pays des Balkans.
Cette conduite est devenue d'autant plus importante pour Moscou et ses derniers clients européens que le transit gazier via l'Ukraine a été stoppé le 1er janvier. Depuis, TurkStream est le seul gazoduc opérationnel reliant les territoires russe et européen.
L'Ukraine n'a fait aucun commentaire, mais a appelé à maintes reprises à juguler la manne pétrolière et gazière qui permet à la Russie de financer son offensive militaire, malgré son retrait en grande partie du marché européen du fait des sanctions et du sabotage des conduites Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022.
Mi-février, la Russie avait aussi accusé l'Ukraine d'avoir frappé avec des drones un oléoduc acheminant, de la mer Caspienne à la mer Noire, le pétrole kazakh qui est ensuite transporté vers l'Europe. Cette attaque avait provoqué une baisse du volume de pompage.
