La ruée des européens sur le GNL « menace de faire dérailler les objectifs climatiques de l'UE », alerte une ONG américaine

  • AFP
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Le doublement des capacités d'importation de GNL (gaz naturel liquéfié) prévu en Europe pour répondre aux problèmes d'approvisionnement en gaz depuis la guerre en Ukraine, "menace de faire dérailler les objectifs climatiques de l'UE", estime l'ONG américaine Global Energy Monitor dans un rapport publié vendredi.

"Malgré les objectifs officiels visant à réduire la demande de gaz de l'UE, les pays européens prévoient de plus que doubler les capacités de terminaux d'importation en GNL en réponse aux perturbations de l'approvisionnement en gaz russe", souligne l'ONG Global Energy Monitor dans son étude.

Selon son décompte, 26 nouveaux projets de terminaux portuaires d'importation de GNL ont été annoncés ou relancés sur le continent (y compris Royaume-Uni) depuis la guerre en Ukraine en février, dont 9 rien qu'en Allemagne, qui dépendait à 55% de la Russie avant le conflit. Ces terminaux équipés d'unités de regazéification permettent d'importer du gaz naturel transporté par voie maritime sous forme liquide.

Ces nouveaux projets, annoncés ou relancés, auront la capacité d'injecter 195 milliards de mètres cubes de gaz pour un coût minimum de 7 milliards d'euros, selon les données collectées par l'ONG.

À titre de comparaison, le suivi des infrastructures de gaz montre que "les terminaux d'importation en exploitation de l'UE disposaient de 164 milliards de m3/an de capacité de regazéification disponible. L'UE a importé 155 milliards de m3 de gaz en 2021 de Russie, y compris en GNL", détaille l'ONG Global Energy Monitor.

Pour l'ONG "ces propositions de projets menacent de faire dérailler les objectifs climatiques de l'UE tout en faisant peu pour répondre à la crise énergétique, car la plupart des contrats de GNL garantis à ce stade par les acheteurs de l'UE devraient commencer à partir de 2026 pour une durée de 15 à 20 ans", poursuit l'ONG.

"Beaucoup de temps, d'argent et la suppression des garde-fous environnementaux ont été consacrés au grand pari du GNL en Europe cette année", estime Greig Aitken, chef de projet du programme "Europe Gas Tracker" pour Global Energy Monitor.

La Commission européenne vise une réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici à 2030 en réduisant notamment la dépendance aux énergies fossiles comme le gaz. La commission estime que la mise en oeuvre de son paquet climat européen ("Fit for 55") permettrait de réduire la consommation de gaz dans l'Union de 30%, l'équivalent de 100 milliard de mètres cubes, d'ici 2030.

Commentaires

BEE
Il me parait peu décent de relayer le point de vue d'ONG, quelles qu'elles soient. Les ONG dépensent de l'argent, qui devrait être consacré au développement de la cuisson propre en Afrique, plutôt qu'à faire la morale à des gouvernements élus. D'ailleurs qui les finance? avec quel objectif ? Le principal problème justement est la non légitimité de ces organismes non élus, (ONE et non ONG) qui s'arrogent le droit d'intervenir dans le champ politique réservé aux élus, aux gouvernements. Le moment est venu de bannir ces ONG, sortes de faux lobbyistes.
MXT
Heureusement que les ONG sont là pour rappeler aux gouvernements les engagements qu'ils ont pris et qu'ils ne respectent pas.

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