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La Norvège, plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'ouest, a présenté mercredi un ambitieux plan de développement de l'éolien offshore qui, en l'état actuel des technologies, ferait passer de deux à 1 500 le nombre de ses éoliennes en mer à l'horizon 2040.
D'ici à cette date, des concessions devraient avoir été attribuées pour permettre l'installation d'une capacité de 30 000 MW en mer, a annoncé le gouvernement de centre-gauche. "Cela équivaut à presque autant d'électricité que ce que nous produisons aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre, Jonas Gahr Støre, lors d'une conférence de presse.
Le pays nordique tire aujourd'hui la quasi-totalité de son électricité de ses barrages hydrauliques mais il est aussi un gros producteur de pétrole et de gaz naturel, ce qui lui vaut des critiques régulières face à l'urgence climatique.
À l'heure actuelle, seules deux turbines expérimentales sont installées au large de ses côtes.
La nouvelle ambition est dévoilée trois mois seulement après la présentation par le même gouvernement d'un plan qui prévoyait la construction de premières éoliennes commerciales en mer d'ici à 2030, un plan jugé insuffisant par l'industrie et l'opposition.
L'organisation représentant les compagnies pétrolières - qui sont souvent les mêmes à être actives dans l'éolien -, Norsk olje og gass, a salué la "clarification" des ambitions du gouvernement.
"Cela posera les bases pour le développement industriel de l'éolien en mer et donnera de la visibilité aux développeurs et aux fournisseurs", a commenté sa directrice, Hildegunn Blindheim, dans un communiqué.
Les nouvelles concessions, qui seront attribuées graduellement à partir de 2025, devraient contribuer à une production d'électricité excédentaire par rapport aux besoins domestiques, même en tenant compte de la hausse attendue de la consommation.
"Une partie significative de l'électricité produite ira vers d'autres pays", a précisé le gouvernement, qui ouvre la porte à ce que certains des futurs champs éoliens soient exclusivement reliés au continent européen.
Comme ailleurs en Europe, un débat a fait rage cet hiver en Norvège sur l'opportunité de relier le réseau électrique national à celui d'autres pays, un choix qui, selon les détracteurs, a pour effet de renchérir encore le prix de l'électricité pour les consommateurs.