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Le rythme de la transition énergétique au Royaume-Uni est d'une "lenteur inquiétante", déplore mardi dans un rapport le CCC, l'organisme indépendant chargé de conseiller Downing Street sur le passage à la neutralité carbone. Il appelle le gouvernement à des actions "plus audacieuses et à refaire du climat une "priorité".
La publication d'un plan gouvernemental de 3 000 pages sur la stratégie de Downing Street, le Carbon Budget Delivery Plan, jugé décevant, a notamment entraîné une détérioration "marquée de la confiance de la commission sur le changement climatique (CCC) dans la capacité du Royaume-Uni à atteindre ses objectifs".
Dans un communiqué mardi, le CCC fait valoir que si les émissions de gaz à effet de serre du pays ont jusqu'à présent reculé de 46% comparé aux niveaux de 1990, le Royaume-Uni s'était engagé à les réduire de 68% d'ici 2030 à la COP26. "Il ne reste que sept ans et le rythme récent de réduction des émissions annuel, hors génération électrique, doit donc quadrupler", souligne le CCC.
Ce rapport intervient alors que la Cour des comptes de l'Union Européenne a pour sa part pointé lundi que les ambitieux objectifs climatiques européens pour 2030 ont "du plomb dans l'aile", et que "peu d'éléments" prouvent que les actions et financements prévus seront suffisants pour les atteindre.
Au Royaume-Uni, qui vise la neutralité carbone en 2050, "des lueurs de transition énergétique se voient dans les ventes croissantes de véhicules électriques ou le déploiement de la capacité d'énergies renouvelables, mais la montée en puissance des efforts est dans l'ensemble d'une lenteur inquiétante", selon le CCC.
L'organisme de conseil au gouvernement estime que le gouvernement britannique fonde ses efforts sur "des solutions technologiques qui n'ont pas encore été déployées à une échelle suffisante, plutôt que d'encourager les gens à réduire leurs activités émettrices de CO2".
Le CCC critique aussi un rythme trop timide pour planter des arbres, puits de carbone naturels, ou pour déployer les pompes à chaleur. Fin mars, déjà, le même organisme avait pointé que malgré des conséquences déjà bien visibles, entre records de température et feux de forêts inédits l'été dernier, en passant par des inondations, le Royaume-Uni n'a pas fait d'efforts suffisants pour préparer le pays à s'adapter au réchauffement.