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Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes a réitéré lundi les réserves de Paris face au projet de gazoduc russe Nord Stream 2, de plus en plus contesté en Allemagne après l'empoisonnement de l'opposant au Kremlin Alexei Navalny.
"On a eu des débats européens, des débats franco-allemands sur le projet Nord Stream, on a fait état plusieurs fois de réserves indépendamment de la question de M. Navalny qui ne se posait pas encore à l'époque", a déclaré Clément Beaune lors d'un entretien à Berlin avec l'AFP. "Je ne m'immisce pas dans le débat allemand sur Nord Stream 2", a poursuivi M. Beaune, "mais les réserves que nous avons (...) sur la dépendance énergétique à l'égard de la Russie existent, sont connues", a-t-il ajouté.
Déjà fragilisé par des problèmes écologiques et les sanctions américaines, ce projet de gazoduc entre la Russie et l'Europe se retrouve face à un avenir incertain après l'empoisonnement d'Alexeï Navalny, avéré selon Berlin. Le principal promoteur du projet, l'Allemagne, n'exclut plus de lui retirer son soutien, à moins que Moscou ne fournisse les réponses attendues sur l'empoisonnement de l'opposant russe par un agent neurotoxique de type Novitchok.
Interrogé sur le fait de savoir si de possibles sanctions contre la Russie dans cette affaire pourraient affecter le projet de gazoduc, le porte parole de d'Angela Merkel, Steffen Seibert, a répondu lundi : "La chancelière considère qu'il serait erroné de l'exclure dès le départ".
Nord Stream 2, dont la mise en service était initialement prévue début 2020, est un gazoduc censé doubler les capacités de livraison de gaz russe de son aîné Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, à destination de l'Europe occidentale via la mer Baltique.