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Le président azerbaïdjanais de la COP29 veut que le déblocage des milliards de dollars requis contre le réchauffement de la planète soit un "pilier" des négociations climatiques annuelles de l'ONU en novembre, a-t-il dit jeudi sans présenter encore de pistes concrètes d'avancées.
Moukhtar Babayev s'exprimait à Berlin en ouverture du Petersberg Climate Dialogue, rendez-vous diplomatique clé du calendrier des négociations, où il a tracé les esquisses d'un "plan de la présidence de la COP29", assurée en 2024 par cet Etat pétrogazier d'Asie centrale dirigé par l'autoritaire Ilham Aliev.
"Nous travaillerons sur deux piliers parallèles qui se renforcent mutuellement", a déclaré cet ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale Socar: "il s'agit d'établir des plans clairs pour maintenir en vie l'objectif de 1,5°C de réchauffement et ne laisser personne de côté, tout en mettant en place le financement nécessaire pour y parvenir".
"Nous savons que le monde doit démultiplier le flux mondial de financement de la lutte contre le changement climatique" et "nous devons nous attaquer aux problèmes qui empêchent les pays en développement de réaliser pleinement leurs ambitions" de réduction des rejets de gaz à effet de serre.
Tous les pays signataires de l'accord de Paris doivent rehausser leurs ambitions et présenter d'ici un an une révision de leurs plans de réduction d'émissions (NDC, en anglais), la trajectoire actuelle de l'humanité ne permettant pas limiter le réchauffement à 1,5°C depuis l'ère pré-industrielle.
Mais "nous savons également que le soutien aux pays en développement leur permettra d'être plus ambitieux dans leurs actions", a ajouté M. Babayev, dans une allusion au nouvel objectif d'aide climatique que doivent les pays développés au reste du monde.
Cette aide due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025 et le nouveau montant doit être négocié et approuvé d'ici la fin de la COP29, en novembre à Bakou.
La négociation sur ce montant, cruciale pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, est un fil rouge des négociations climatiques en 2024.
Certains pays en développement veulent conditionner leurs efforts de décarbonation au déblocage, par les économies développées, de l'argent nécessaire à leur transition énergétique et à leur adaptation à un monde plus chaud.
L'Inde a proposé un montant de 1.000 milliards de dollars.
"Nous devons convenir d'un nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique, renforcer les institutions financières mondiales, injecter des capitaux dans la transition, débloquer tous les mécanismes de soutien à l'action climatique et accroître et accélérer le financement concessionnel et la philanthropie", a résumé le président de la COP29, sans plus de détails.