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"Le train des énergies renouvelables est en marche", mais la décarbonation du gaz prendra plus de temps que pour l'électricité, a estimé vendredi la directrice générale d'Engie Catherine MacGregor lors d'un échange avec la presse.
"Le train des énergies renouvelables est en marche, il est parti et honnêtement, je ne vois pas tellement comment on va l'arrêter", a déclaré la dirigeante, tout en soulignant que les trajectoires de décarbonation du gaz et de l'électricité n'allaient pas au même rythme.
"La trajectoire de décarbonation de la molécule", c'est-à-dire le gaz d'origine fossile, "va être un petit peu moins rapide que ce qu'on voit sur les électrons", l'électricité dans le jargon des énergéticiens, a expliqué Mme MacGregor lors d'un échange organisé par l'Association des journalistes de l'énergie (AJDE).
Si "l'électron se décarbone très, très, très vite", avec l'éolien et le solaire, "on voit que la décarbonation de la molécule prend un peu petit plus de temps", a souligné Catherine MacGregor en référence au remplacement du gaz fossile par du gaz renouvelable (biométhane) ou de l'hydrogène produit à partir d'électricité verte ou bas carbone.
Du côté d'Engie, "nous, on continue à être évidemment très allant avec le potentiel du biométhane, le potentiel de l'hydrogène et de ses dérivés. Même si c'est vrai que je vois bien que le marché de l'hydrogène met un peu plus de temps qu'on avait pensé au début à se matérialiser", a admis la dirigeante du groupe, fournisseur historique du gaz en France, devenu un opérateur majeur dans le solaire et l'éolien (premier en France, 4e en Europe, selon lui).
La dirigeante du groupe a récemment confirmé avoir reculé de 2030 à 2035 l'objectif d'Engie d'atteindre 4 gigawatts (GW) de capacités de production d'hydrogène à partir d'électricité bas carbone. Plusieurs projets sont en cours au Chili, en Australie et aux États-Unis.
Selon elle, le marché met plus de temps à mûrir en raison de "défis technologiques, industriels et économiques", avec notamment un sujet sur la capacité de "passer à l'échelle de très gros électrolyseurs", nécessaires pour aider les grandes industries énergivores à se passer des énergies fossiles.
Pour Engie, il faudra garder le gaz naturel "dans notre système, au moins dans le court terme en prenant le temps de lui substituer des molécules de carbone", avec le biométhane d'une part, "qui va donc décarboner le gaz sans rien changer puisque c'est la même molécule" et d'autre part, l'hydrogène.