La Colombie, premier pays non-insulaire à s'investir dans la non-prolifération des énergies fossiles

  • AFP
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La Colombie est devenue samedi le premier pays continental et producteur majeur de pétrole à rejoindre une coalition menée par des petits pays insulaires pour demander un traité de non-prolifération des énergies fossiles, lors de la COP28 à Dubaï.

"La science dit aux COP que c'est le pétrole (...) qui, dans la grande machine industrielle, se convertit en émissions de gaz à effet de serre responsables de la crise climatique", a déclaré pour justifier sa décision le président colombien Gustavo Petro. "Ce n'est pas un suicide économique, c'est l'homicide de la planète que nous empêchons", a-t-il ajouté aux côtés de représentants de plusieurs pays insulaires signataires.

Avant son intervention, une représentante des peuples indigènes d'Amazonie est montée à la tribune pour appeler avec force à l'arrêt des concessions pétrolières qui représentent une "vraie menace" pour eux. "Nous débattons des mêmes sujets chaque année mais la science est claire", a déclaré le Premier ministre des Tuvalu (Océanie) Kausea Natano, appelant les négociateurs de la COP28 à "sauver" son peuple "des effets dévastateurs du changement climatique".

Cette coalition pour un "traité de non-prolifération des énergies fossiles" a été lancée par des défenseurs du climat inspirés par le texte du même nom sur les armes nucléaires, dans l'objectif de sortir des fossiles.

Elle est menée par des nations insulaires du Pacifique, des Caraïbes et d'Asie, menacées par la montée du niveau des océans, et soutenue notamment par des dizaines de villes, le Parlement européen et l'Organisation mondiale de la Santé.

La Colombie devient, après les Palaos (Pacifique ouest) vendredi, le dixième pays à rejoindre cette coalition. Cette annonce s'inscrit dans la lignée des décisions de Gustavo Petro (gauche), arrivé au pouvoir en août 2022. En janvier 2023, son gouvernement avait annoncé qu'il ne signerait plus de contrat d'exploration pour les hydrocarbures.

L'or noir représentait en 2021 environ le tiers des exportations de la Colombie, soit 13,5 milliards de dollars mais sa production est en baisse depuis des années.

Le programme des Nations Unies pour l'environnement, l'Agence internationale de l'énergie et les scientifiques ont averti qu'une expansion des énergies fossiles était incompatible avec l'objectif de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle.

Commentaires

ant
Concrètement, cela signifie qu'ils s'abstiennent d'en exporter ? Pour un pays largement importateur avec une petite production nationale, cela n'est pas un engagement très difficile à tenir...

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