- AFP
- parue le
La Chine envisage d'intervenir pour faire baisser les prix du charbon, dont la flambée contribue dans le pays à de multiples pénuries d'électricité qui pénalisent la reprise économique, ont laissé entendre les autorités.
Désormais quasiment débarrassé du Covid-19, le géant asiatique voit sa croissance menacée par la forte hausse du coût des matières premières, en particulier du charbon, dont le pays est très dépendant pour alimenter ses centrales électriques. Cette situation pousse les centrales à tourner au ralenti malgré une forte demande, ce qui entraîne un rationnement de l'électricité et fait bondir les coûts de production pour les entreprises.
Pour alléger la pression, la puissante agence nationale de planification a indiqué mardi qu'elle n'excluait pas d'intervenir pour faire baisser les tarifs du charbon. "La hausse des prix actuelle s'écarte complètement des principes fondamentaux de l'offre et de la demande", a fustigé dans un communiqué la Commission nationale du développement et des réformes (NDRC).
L'agence "aura recours à tous les moyens nécessaires [...] pour faire revenir les prix du charbon dans une fourchette raisonnable", a assuré la NDRC. Elle n'a pas précisé les pistes envisagées.
Le charbon, une énergie particulièrement polluante, assure environ 60% de la production chinoise d'électricité. Ces dernières semaines, la Chine a fait face à des coupures de courant qui ont perturbé la production industrielle dans l'immense majorité des régions du pays.
La NDRC a également pressé mardi les mines de charbon d'accroître leur production quotidienne pour atteindre un minimum de 12 millions de tonnes, alors que le président chinois Xi Jinping a promis que son pays commencerait à réduire ses émissions polluantes avant 2030. Pour atténuer ces pénuries de courant, le gouvernement chinois avait autorisé la semaine dernière une hausse exceptionnelle des prix de l'électricité, pour permettre aux producteurs de rentrer dans leurs frais.
En Chine, les prix du courant sont réglementés et ne peuvent fluctuer de plus ou moins 10% par rapport à une valeur pivot. Le plafonnement a été relevé à 20% pour les entreprises mais il est sans limite pour les secteurs énergivores comme l'acier.