Kiev accusé d'avoir attaqué un dépôt de carburant en Russie

  • AFP
  • parue le

Un responsable russe a accusé vendredi des hélicoptères ukrainiens d'avoir attaqué un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, située dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.

La partie ukrainienne n'a pas formellement démenti, mais a suggéré un "sabotage".

"Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude", a déclaré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Dans un autre message, il a indiqué que deux employés du dépôt avaient été blessés. Le ministère russe des Situations d'urgence affirme que plus de 170 secouristes sont intervenus sur place.

Le ministère a publié une vidéo montrant des pompiers en combinaison thermique argentée en action près de grandes cuves en flammes.

Il a indiqué avoir été prévenu de l'incendie à 05H51 (02H51 GMT) et confirmé le bilan de deux blessés.

L'entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé avoir évacué son personnel.

Par ailleurs, le directeur d'une entreprise près de Belgorod, Konstantin Lakhnov, a affirmé que ses locaux avaient aussi été touchés par des tirs d'hélicoptères.

Après l'attaque, des médias locaux ont signalé des files de véhicules devant des stations-services, mais le ministre de l'Energie russe Nikolaï Choulguinov a assuré qu'il n'y aurait pas de pénurie de carburant.

Des vidéos sur les réseaux sociaux présentées comme ayant été filmées à Belgorod montrent un hélicoptère tirant des missiles, puis une explosion.

- Kiev suggère un sabotage -

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.

A Kiev, le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer la frappe, mais n'a pas formellement démenti. Un conseiller de la présidence s'est borné à affirmer que l'armée ukrainienne se battait en territoire ukrainien, et a suggéré un sabotage.

Kiev "a recours à tous les moyens d'action pour défendre l'Ukraine, son intégrité territoriale, la paix et la tranquilité au-dessus de nos têtes. Nous menons des opérations militaires de défense sur notre territoire. Mais pour ce qui se produit sur le territoire de la Fédération de Russie, la responsabilité en incombe à la direction de la Fédération de Russie, et c'est à eux de se débrouiller avec ce qu'il s'y passe", a dit ce conseiller, Oleksiy Arestovytch, dans une vidéo sur Twitter.

"Peut-être que quelqu'un a fumé là où il ne devait pas... Peut-être quelque chose d'autre, peut-être des militaires russes qui sabotent l'exécution des ordres avec les moyens accessibles", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, avait auparavant déclaré qu'il ne pouvait "ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée".

Le Kremlin a de son côté déclaré vendredi que cet incident n'allait pas "créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations" entre Kiev et Moscou.

Les pourparlers ont repris vendredi par visioconférence entre des délégations des deux pays, après une rencontre à Istanbul (Turquie) qui a suscité des espoirs d'avancée, rapidement douchés par Moscou.

Mercredi, des explosions avaient déjà eu lieu dans un dépôt de munitions de la région de Belgorod, sans que les autorités russes n'expliquent clairement la cause de l'incident.

La ville de Belgorod, chef-lieu de la région éponyme, est située à environ 80 kilomètres au nord de Kharkiv, deuxième ville ukrainienne attaquée par les forces russes depuis le début de l'offensive du Kremlin le 24 février.

Le 25 février, des médias locaux et ukrainiens avaient évoqué une frappe de Kiev contre une base aérienne russe près de Rostov (sud-ouest de la Russie), sans qu'elle ne soit confirmée officiellement.

bur/lpt/mba

Ajouter un commentaire