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La Commission européenne a annoncé mercredi le report de sa décision d'inclure ou non le gaz naturel et le nucléaire dans la "taxonomie verte", liste d'investissements respectueux de l'environnement, après de vives controverses.
L'exécutif européen a dévoilé ses premiers critères pour les activités permettant de contrer le changement climatique ou de s'y préparer, une classification permettant de fournir des repères communs aux investisseurs et d'attirer les capitaux privés nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE.
Mais contrairement au projet initial, "le gaz naturel n'est ni inclus ni exclu dans la taxonomie" à ce stade, après que la consultation publique a "laissé apparaître des visions très contradictoires" sur cette inclusion d'une énergie fossile, indique la Commission dans un communiqué. En conséquence, un texte complémentaire de la Commission, qui "sera adopté plus tard cette année", couvrira le gaz et les "technologies liées".
La Commission avait initialement envisagé d'inclure les centrales à gaz parmi ces investissements verts au titre d'"énergie de transition", à condition qu'elles remplacent des centrales à charbon et en relevant le seuil maximal d'émissions de CO2 permises dans le cadre de la taxonomie.
Cette proposition avait provoqué une levée de boucliers d'eurodéputés et d'ONG environnementales, mais aussi de cinq États de l'UE (Autriche, Danemark, Irlande, Luxembourg et Espagne).
Pour autant, Bruxelles ne s'interdit pas d'"envisager une législation spécifique" concernant les usages du gaz permettant de diminuer des émissions de CO2, par exemple en remplaçant le charbon, mais "en-dehors des critères de la taxonomie", a indiqué le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis.
Concernant le nucléaire, autre pomme de discorde, la Commission avait déjà prévu de différer sa possible qualification comme énergie "durable", en dépit de l'appui très actif de plusieurs pays - France en tête - en faveur de l'atome civil. "Le choix pouvait être de ne rien faire tant que tout n'était pas tranché. Mais nous n'avons pas le temps" face à la crise climatique, et ce premier "acte délégué" (texte juridique contraignant émis par la Commission) "couvre 80% des émissions de gaz à effet de serre, c'est déjà un grand pas en avant", a fait valoir Mairead McGuinness, commissaire aux services financiers.