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Industrie, transports lourds et recherche : le gouvernement a détaillé mardi son plan de 7 milliards d'euros sur dix ans pour développer à grande échelle l'hydrogène, qui peut servir à rendre plus "propres" certaines activités.
"L'hydrogène est une opportunité stratégique pour massifier et accélérer la décarbonation des secteurs et des activités les plus difficiles à décarboner, en particulier dans l'industrie et le transport", a souligné la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Elle a détaillé avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire les intentions du gouvernement, qui avait déjà annoncé prévoir sur ce sujet 2 milliards d'euros en 2021-2022, dans le cadre du plan de relance d'un total de 100 milliards d'euros. Les 5 milliards d'euros restants pour l'hydrogène seront alloués dans un deuxième temps.
La première priorité du gouvernement sera de décarboner les usages industriels, alors que de nombreux secteurs (raffinage, chimie, électronique, agroalimentaire) utilisent aujourd'hui un hydrogène d'origine fossile, produit avec des procédés fortement émetteurs de gaz à effet de serre.
L'hydrogène peut devenir "propre" en étant notamment produit par électrolyse de l'eau, à condition d'utiliser une électricité issue de sources renouvelables ou à tout le moins faiblement carbonées. La France compte ainsi utiliser son électricité, qui repose aujourd'hui largement sur le nucléaire, un choix contesté par certains défenseurs de l'environnement. Le gouvernement se fixe un objectif de 6,5 gigawatts d'électrolyseurs installés en 2030, a-t-il indiqué.
La deuxième priorité sera de développer une offre de mobilités "lourdes", c'est-à-dire pour des camions, des trains en zone non-électrifiée, voire l'avion. "Il faut qu'en 2035 nous ayons réussi à avoir un avion (...) neutre en carbone, et l'hydrogène est probablement l'option la plus prometteuse", a indiqué M. Le Maire. Au total le gouvernement vise 6 millions de tonnes de CO2 économisées en 2030.
Le dernier volet du plan porte sur la recherche, l'innovation et le développement des compétences. L'objectif est de générer entre 50 000 et 150 000 emplois directs et indirects en France. "Oui, nous demanderons des contreparties aux industriels et aux entreprises. Nous n'aidons pas pour rien, nous aidons pour qu'il y ait des emplois, des usines, de la relocalisation industrielle....", a insisté M. Le Maire, qui s'exprimait devant les professionnels du secteur.
Le gouvernement a aussi mis l'accent sur la dimension européenne - et plus spécifiquement franco-allemande - du plan. L'Allemagne avait déjà annoncé son propre plan de 9 milliards consacrée à cette technologie.