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Hydrogène de France (HDF Energy) a inauguré jeudi à Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, la première usine au monde de piles à combustible de forte puissance, dont la production en série doit commencer en 2026.
100 MW de piles à combustible par an
Le site, implanté sur celui d'une ancienne usine Ford, s'étend sur 7 000 mètres carrés - 5 000 autres peuvent être bâtis - et inclut neuf lignes d'assemblage. Sa construction a pris 14 mois et a coûté 20 millions d'euros.
La capacité de production actuelle est de 100 mégawatts (MW) de piles par an et elle doit atteindre 1 GW/an à partir de 2030, détaille l'entreprise fondée en 2012 et cotée en Bourse depuis trois ans.
Après avoir finalisé son processus industriel au cours des prochains mois, la société démarrera en 2025 la phase de présérie et la plate-forme de tests des piles à combustible, puis entamera en 2026 la production en série des piles à combustible de grand calibre (de 1,5 à 10 MW).
Elles serviront à produire de l'électricité pour décarboner le secteur de la mobilité lourde: locomotives de fret à hydrogène - un marché mondial estimé à 100 mds USD - et navires, trop gros pour utiliser des batteries. Des projets sont déjà en cours avec Captrain, filiale de la SNCF, et ABB Marine international.
« Une quinzaine de projets dans le monde »
Reliées à des sources d'électricité éolienne ou solaire, elles alimenteront aussi des réseaux électriques en remplacement d'anciennes centrales au charbon ou au fuel.
HDF Energy a "une quinzaine de projets dans le monde", représentant "plus de cinq milliards d'euros d'investissement", avec des contrats en Guyane, Afrique du Sud, Indonésie, Mexique, aux Philippines et au Cambodge notamment, a indiqué son fondateur et PDG, Damien Havard.
De 100 emplois directs à Blanquefort, elle compte passer à 500 à partir de 2030 et s'approvisionner à 70% - en conteneurs, fournitures de câblage et tuyauterie, composants électroniques, etc. - localement et au niveau européen.
Soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, HDF Energy a été retenu par la Commission européenne dans le cadre d'un programme commun de financement dédié à l'hydrogène, parmi d'autres secteurs émergents favorisant la sortie des énergies fossiles.
Cela se traduira, pour les 11 entreprises bénéficiaires (dont Airbus et BMW également), par 1,4 milliard d'euros de financement public fournis par sept pays membres de l'UE - ce qui devrait débloquer 3,3 mds EUR supplémentaires d'investissements privés selon la filière.
Projet d'intérêt européen commun
La jeune société a confirmé en juin 2024 avoir reçu une aide européenne pouvant aller "jusqu'à 172 millions d'euros".
Cette aide a été accordée pour soutenir ses activités destinées à décarboner l'industrie et les transports, dans le cadre du 4e projet important d'intérêt européen commun (PIIEC en français, IPCEI en anglais), qui, en jargon bruxellois, désigne les nouvelles subventions accordées aux industries émergentes travaillant sur des secteurs de rupture, notamment sur les technologies permettant la sortie des énergies fossiles et la transition énergétique.
Ce quatrième volet d'aide débloqué le 28 mai, d'un montant global de 1,4 milliard d'euro, est attribué au total à 11 entreprises de sept pays européens, dont des PME innovantes comme HDF Energy, mais aussi des géants mondiaux comme Airbus, BMW, ou Michelin, ou des filiales européennes du groupe américain de gaz industriels Air Products.
Rien que dans l'hydrogène, depuis 2022, les États de l'Union européenne réunis dans les programmes PIIEC ont déboursé au total 19 milliards d'euros d'aides publiques en quatre vagues successives, pour encourager le développement industriel du secteur de l'hydrogène vert sur le Vieux Continent et susciter de l'investissement privé.
La quatrième vague est baptisée Hy2Move. Elle intervient après le premier volet (Hy2Tech, en juillet 2022 d'un montant de 5,4 milliards d'euros, qui a notamment aidé beaucoup de projets d'installations d'usines d'électrolyseurs pour fabriquer de l'hydrogène vert), le deuxième volet Hy2Use d'un montant de 5,2 milliards d'euros en septembre 2022. Le troisième, en février 2024, (Hy2Infra) d'un montant de 7 milliards d'euros a aidé une trentaine d'entreprises, notamment des installations de stockage et terminaux de manutention ainsi que des conduites.
Début de la production en série en 2026
HDF Energy (Hydrogène de France) fabrique des piles à combustible de forte puissance qui transforment l'hydrogène en électricité. De 100 emplois directs à Blanquefort, elle compte passer à 500 à partir de 2030.
La production en série de piles de grand calibre (de 1,5 à 10 MW) doit débuter en 2026 après un processus de pré-série en 2025. Elles serviront à produire de l'électricité pour décarboner le secteur de la mobilité lourde : locomotives de fret à hydrogène - un marché mondial estimé à 100 milliards de dollars - et navires, trop gros pour utiliser des batteries. Des projets sont déjà en cours avec Captrain, filiale de la SNCF, et ABB Marine international.
Reliées à des sources d'électricité éolienne ou solaire, elles alimenteront aussi des réseaux électriques en remplacement d'anciennes centrales au charbon ou au fuel.