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Le groupe d'énergie allemand Uniper, l'un des financiers du projet de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, s'est inquiété mardi de l'échec possible du projet face à la montée des menaces de sanctions américaines.
Après les sanctions financières envisagées par les Etats-Unis contre le port allemand de Sassnitz impliqué dans ce projet, "la probabilité a augmenté qu'il y ait des retards" dans sa construction, voire qu'il ne se réalise "pas du tout", a écrit Uniper dans son rapport financier sur le deuxième trimestre publié mardi.
"Fondamentalement, nous considérons l'évolution des sanctions avec inquiétude", a déclaré mardi le président du directoire d'Uniper, Andreas Schierenbeck, lors d'une conférence téléphonique.
Le président américain Donald Trump avait promulgué fin décembre une loi imposant des sanctions contre les entreprises apportant une assistance technique à la construction de Nord Stream 2, estimant que cet ouvrage allait accroître la dépendance des Européens au gaz russe et ainsi renforcer l'influence de Moscou.
En juillet, son chef de la diplomatie, Mike Pompeo, a ouvert la voie à des sanctions plus dures, annonçant que ce projet tombait désormais sous le coup d'une loi adoptée en 2017 par le Congrès pour "contrer les adversaires de l'Amérique à travers les sanctions" (Caatsa).
Uniper participe au financement du gazoduc à hauteur de 950 millions d'euros et estime qu'il ne serait pas concerné directement par d'éventuelles sanctions.
M. Schierenbeck a affirmé continuer de croire que "le projet sera terminé".
Toutefois, dans son rapport, le groupe classe le projet dans la catégorie des "risques significatifs", car des "scénarios extrêmes" ne doivent pas être exclus, a déclaré Sascha Bibert, directeur financier du groupe.
L'Allemagne, principale bénéficiaire du gazoduc russe, y voit une source stable d'approvisionnement en énergie.
Selon l'hebdomadaire Wirtschaftswoche mardi, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, aujourd'hui président du comité des actionnaires de Nord Stream AG, une filiale de la société gazière russe Gazprom, aurait demandé à la chancelière Angela Merkel de l'aide afin que le projet puisse être achevé.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a quant à lui déclaré lundi avoir exprimé son "mécontentement" à Mike Pompeo suite aux menaces de sanctions financières visant Sassnitz, sur l'île de Rügen.
Dans une lettre envoyée la semaine dernière par trois sénateurs américains, ce port de la Baltique se voit menacé de "destruction financière" si l'Allemagne ne cessait pas immédiatement de participer au projet de pipeline
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