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La fissure d'ampleur découverte par EDF sur l'un de ses réacteurs nucléaires de la centrale de Penly (Seine-Maritime), est un "sujet sérieux" et "pose problème", a souligné mercredi devant les sénateurs le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"Il y a eu un élément nouveau ces dernières semaines qui est la découverte d'une fissuration de corrosion sous contrainte sur un des circuits du réacteur de Penly 1, qui a une taille très importante puisqu'elle fait 23 mm pour une épaisseur totale de 27", a dit Bernard Doroszczuk à propos de cette anomalie rapportée mardi.
Il s'agit de fissures dans des tuyaux de secours devant permettre d'inonder d'eau un réacteur en cas d'accident nucléaire. Ces tuyaux ne sont pas utilisés dans le fonctionnement normal d'une centrale.
"La corrosion sous contrainte est un sujet sérieux. Ce ne sont pas des micro-fissures. Quand il ne reste que 4 mm sur une épaisseur de 27, ça pose problème", a-t-il ajouté, à l'occasion d'une audition sénatoriale sur un projet gouvernemental de réforme de la sûreté nucléaire.
Ce sujet de la corrosion, source de micro-fissures, a été découvert fin 2021, en lien avec la géométrie particulière des tuyauteries des réacteurs les plus récents, et avait poussé EDF à arrêter une partie de son parc pour contrôle et réparation.
Mais cette fois, la fissure est plus importante, et liée à un autre facteur datant de la construction de la centrale, dans les années 1990. L'ASN a de ce fait sommé mardi EDF de "réviser sa stratégie" de traitement du problème.
"Le phénomène là (à Penly, NDLR) est différent: c'est une soudure qui a été doublement réparée car l'alignement des tuyauteries avant la soudure a été forcée", a poursuivi le patron de l'ASN. "Il y a eu une approche qui n'est pas acceptable, qui a consisté un peu à forcer les tuyauteries pour les aligner pour les souder, et il y a eu sur cette soudure des défauts qui ont conduit à une deuxième réparation".
Donc "on est sur un point singulier, on n'est pas sur une explication générique. Cela ne veut pas dire que ce défaut ne peut pas apparaître ailleurs, donc on a demandé à EDF d'identifier rapidement les cas semblables pouvant exister sur les autres réacteurs pour pouvoir aller contrôler ces soudures, et on a mis la pression sur EDF pour qu'il définisse une évolution de sa stratégie de contrôle", a-t-il encore dit.