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Un conseiller de l'administration présidentielle ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, est revenu vendredi sur ses propos sur la fin du transit de pétrole russe vers l'Europe via l'oléoduc Droujba qui alimente notamment la Slovaquie, la Hongrie et la République tchèque.
Le président Volodymyr Zelensky avait annoncé mardi la fin du transit de gaz russe via le territoire ukrainien à destination de l'Europe à compter du 1er janvier 2025.
Et jeudi, M. Podoliak avait assuré qu'"en plus du gaz, l'oléoduc Droujba cessera de fonctionner" à cette date-là, dans un entretien au média ukrainien Novyny.Live.
Interrogé par l'AFP vendredi pour préciser ses propos, le conseiller de Volodymyr Zelensky a fait marche arrière.
"Nous avons rempli et continuerons à remplir pleinement toutes nos obligations contractuelles envers nos partenaires européens", a soutenu M. Podoliak à l'AFP, disant voulant faire "une mise au point" et vantant la position "constante" de Kiev.
"Cela concerne nos relations bilatérales avec les pays européens, y compris avec nos partenaires hongrois et slovaques", a-t-il souligné.
L'oléoduc Droujba - dont le nom signifie "Amitié" - a été construit au début des années 1960 à l'époque soviétique et constitue aujourd'hui un réseau de près de 9.000 kilomètres de long.
Sa branche nord relie la Russie à la Pologne et l'Allemagne via le Bélarus, tandis que sa branche sud achemine du pétrole russe vers la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.
L'UE a interdit depuis 2022 la plupart des importations de pétrole en provenance de Russie, mais l'oléoduc Droujba a été initialement exempté de cette démarche, avant que Bruxelles ne bannisse au printemps 2023 l'approvisionnement en or noir de l'Allemagne et de la Pologne via cette infrastructure.
Or, les relations entre Kiev d'un côté, et Budapest et Bratislava de l'autre, se sont de nouveau tendues depuis que les deux pays d'Europe centrale ont accusé fin juillet les autorités ukrainiennes d'entraver le transit du pétrole du géant russe Loukoïl qui leur est destiné, l'entreprise étant désormais visée par de nouvelles sanctions de Kiev.
La Hongrie du Premier ministre Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine, et la Slovaquie, très dépendante en pétrole russe, s'étaient ainsi tournées vers Bruxelles pour régler ce différend, mais la Commission européenne a dit ne pas trouver "justifiée" leur demande de "consultations urgentes".
La République tchèque, de son côté, a récemment investi dans le projet d'extension de l'oléoduc TAL, qui part du nord de l'Italie vers le sud de l'Allemagne, pour s'affranchir de la dépendance au pétrole russe.
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