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Le groupe pétrolier américain Marathon Oil a conclu un accord portant sur 241,5 millions de dollars avec les autorités américaines, incluant une amende civile record en la matière, à cause de ses émissions "néfastes" de gaz à effet de serre dans l'Etat du Dakota du Nord.
Cet accord, conclu avec le ministère de la Justice (DOJ) et l'Agence de protection de l'environnement (EPA), comporte une amende de 64,5 millions de dollars ainsi qu'un investissement total de 177 millions de dollars pour se mettre en conformité avec la réglementation, a précisé le DOJ jeudi dans un communiqué.
Cette amende est la plus importante jamais infligée dans le cadre de la loi sur la qualité de l'air - le Clean Air Act (CAA), adopté en 1963 - pour des infrastructures fixes, relève le ministère.
Dans un document déposé jeudi après-midi auprès du gendarme américain de la Bourse (SEC), le groupe a indiqué que les faits reprochés dataient de 2015 à 2019 et que des mesures avaient été engagées dès 2022. Elles doivent être finalisées en 2025.
Plus de 70% de l'enveloppe de 177 millions de dollars ont d'ores et déjà été dépensés ou budgétés pour 2024, a-t-il ajouté.
Une période de consultation publique de trente jours doit s'écouler avant que l'accord ne soit présenté à un juge pour validation, a-t-il signalé.
Sont concernées par cet accord plus de 200 infrastructures de production de gaz et de pétrole de Marathon Oil situées dans cet Etat du nord des Etats-Unis, en particulier dans la réserve indienne de Fort Berthold.
Le ministre de la Justice Merrick Garland, cité dans le communiqué, a qualifié cet accord d'"historique" car il "engage la responsabilité de Marathon pour sa pollution illégale" tout en assurant "un air plus pur" pour ces régions.
Les mesures que le groupe, en cours de rachat par son compatriote ConocoPhillips, s'est engagé à mettre en oeuvre doivent permettre de réduire ses émissions de CO2 - principal responsable du changement climatique - de plus de 2,25 millions de tonnes au cours des cinq prochaines années. Soit l'équivalent des émissions annuelles de 487.000 voitures, relève le ministère.
Elles doivent aussi éliminer près de 110 000 tonnes d'émissions de composants organiques volatils (VOC).
Selon le communiqué, en 2022, le groupe arrivait en 22e position des producteurs de pétrole aux Etats-Unis, mais il était le septième plus gros émetteur de gaz à effet de serre de l'industrie pétrolière et gazière du pays.
Grâce à cet accord, "Marathon Oil va réduire drastiquement ses émissions, y compris la diffusion de méthane, un super-polluant vingt-cinq fois plus puissant à court terme que le CO2", a relevé David Uhlmann, un dirigeant de l'EPA, cité dans le communiqué.
L'essentiel des mesures porte sur l'obtention de permis fédéraux fixant des limites aux émissions, ainsi que des inspections régulières avec des caméras à infrarouge.
