Equateur: la fin de l'extraction pétrolière dans une réserve naturelle prendra au moins 5 ans

  • AFP
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La fin de l'extraction pétrolière dans une réserve naturelle d'Amazonie équatorienne, décidée en août 2023 par référendum, prendra encore au moins cinq ans, a annoncé mercredi le ministre de l'Energie, Antonio Goncalves.

La suspension de la production de pétrole du bloc 43, dans le parc Yasuni (est), prendra "cinq ans et cinq mois", a indiqué M. Goncalves sur une TV locale.

"Nous allons déjà commencer à fermer certains puits. Il n'y a pas eu d'investissement dans les champs ITT (Ishpingo, Tambococha et Tiputini)", connu comme bloc 43, depuis le référendum du 20 août 2023, a-t-il expliqué.

Lors de cette consultation, 59% des électeurs ont voté pour mettre fin à l'extraction des ressources pétrolières du bloc 43, situé dans une région à la très riche biodiversité et où vivent plusieurs communautés indigènes, dont certaines en isolement volontaire.

Le résultat de la consultation prévoyait l'arrêt progressif de l'extraction dans un délai d'un an. Le gouvernement a néanmoins continué a extraire plus de 50.000 barils par jour.

Selon M. Goncalves, un comité gouvernemental mis en place par le président Daniel Noboa, en poste depuis neuf mois, a préparé un plan de retrait, qui "est le plus rapide et qui garantit en même temps d'atténuer au maximum tout risque environnemental, juridique, financier et social".

"Ceci est sans précédent", a-t-il assuré. "Cela n'a jamais été fait dans aucun pays (...) Nous n'avons pas vraiment d'exemple à suivre".

Occupant seulement 0,08% du million d'hectares du parc amazonien protégé, le bloc 43, géré par l'entreprise publique Petroecuador, est le plus important (en production) des blocs opérés dans le Yasuni.

Mardi, à Quito, des indigènes Waorani vivant dans le Yasuni et des écologistes ont manifesté devant le ministère de l'Energie pour demander que la fermeture de l'ITT, telle qu'elle a été décidée lors de la consultation populaire, soit rapidement mise en oeuvre.

Des experts indépendants de l'ONU et des ONG se sont joints à ces protestations. L'exécutif a déclaré le même jour que le président Noboa "s'engageait fermement à respecter cette décision".

L'année dernière, l'Equateur a estimé que la fermeture du bloc 43 entraînerait des pertes de 16,47 milliards de dollars sur deux décennies.

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