Equateur: des indigènes demandent la suspension de l'extraction pétrolière dans la réserve du Yasuni

  • AFP
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Des indigènes Waorani et des ONG ont exigé mardi la suspension de l'extraction pétrolière dans une région emblématique d'Amazonie équatorienne, en application du résultat d'un référendum d'août 2023 en ce sens que le gouvernement affirme vouloir respecter.

"Tout l'Equateur a dit qu'il ne voulait plus de l'extractivisme dans le bloc 43", a déclaré Zenaida Yasacama, vice-présidente de la puissante Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), à l'occasion d'une manifestation à Quito.

Il y a un an, 59% des électeurs équatoriens ont voté pour mettre fin à l'extraction pétrolière dans une partie du parc de Yasuni (est), où vivent plusieurs communautés indigènes, dont certaines en isolement volontaire.

Le résultat de la consultation prévoyait l'arrêt progressif de l'extraction dans un délai d'un an. Le gouvernement a néanmoins continué à extraire plus de 50.000 barils par jour.

"Nous sommes venus exiger que le (vote) soit respecté à Yasuni", a lancé Zenaida Yasacama en clamant "vive Yasuni", lors de ce rassemblement pacifique d'une cinquantaine d'indigènes et d'écologistes devant le ministère de l'Energie.

Mardi, le gouvernement a déclaré dans un communiqué que l'engagement du président Daniel Noboa, en poste depuis neuf mois, pour cesser la production pétrolière "reste ferme".

Il a ajouté qu'une commission gouvernementale "se consacre à l'application de la décision populaire, qui sera respectueuse de l'environnement, sachant que la fermeture anticipée d'un bloc pétrolier est une situation sans précédent pour l'industrie".

Occupant 0,08% du million d'hectares du parc amazonien protégé, le bloc 43 est le plus grand producteur de pétrole de Yasuni et contribue à hauteur de 10% à la production nationale.

Le chef de la communauté Waorani, Juan Bay, a lancé un appel dans la capitale pour "sauver la Terre (et) sauver ce poumon du monde qu'est Yasuni".

Des experts indépendants en matière de droits humains ont déclaré dans un communiqué mardi que l'Equateur devait respecter la volonté du peuple.

Ils ont également exprimé leur inquiétude quant au forage de nouveaux puits et ont invité les autorités à mettre en oeuvre de toute urgence le processus de transition.

L'année dernière, l'Equateur a estimé que la fermeture du bloc 43 entraînerait des pertes de 16,47 milliards de dollars sur deux décennies.

Dans un communiqué publié mardi, l'ONG Amazon Frontlines, qui travaille étroitement avec la population Waorani, a déclaré que le "non-respect" par Quito du résultat du référendum d'août 2023 "met à nouveau en évidence les actions insuffisantes de nombreux gouvernements dans le monde pour respecter leurs engagements" en matière de lutte contre le changement climatique.

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