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Le chargement du combustible dans le réacteur nucléaire EPR OL3, construit par le consortium Areva-Siemens et dont le chantier accuse dix ans de retard, est désormais programmé en janvier 2020, a annoncé mercredi l'électricien finlandais TVO.
Teollisuuden Voima Oyj (TVO) et Areva avaient annoncé en avril un énième retard - de trois mois minimum - sur le dernier plan de marche envisagé, sans fournir de calendrier actualisé.
TVO a indiqué mercredi avoir reçu les prévisions d'Areva: le français table désormais sur un chargement du combustible en janvier 2020, et non pas en juin 2019 comme espéré jusqu'ici.
Une première connexion au réseau, auparavant envisagée en octobre 2019, est attendue en avril 2020, et le démarrage de la production en juillet 2020 au lieu de janvier, soit six mois plus tard, selon un communiqué de l'opérateur finlandais.
Ce nouvel échéancier doit permettre "d'améliorer la réalisation du chantier" et TVO "travaille maintenant à atteindre la phase de chargement du combustible et à prendre le contrôle de l'EPR OL3", a souligné Jouni Silvennoinen, directeur du projet OL3, cité dans le communiqué.
"Le client a souhaité que le combustible soit chargé une fois la centrale quasi terminée", a indiqué mercredi un porte-parole d'Areva SA pour expliquer ce nouveau délai, insistant sur la "collaboration" entre toutes les parties.
"Il n'y a aucun problème qualité particulier, et le client comme l'autorité de sûreté finlandaise ont donné leur autorisation pour la mise en exploitation", ajoute-t-il. "On arrive à la fin du chantier, qui a désormais des jalons précis".
L'EPR finlandais -réacteur de troisième génération- dans le sud-ouest du pays devait initialement être mis en service en 2009, mais le chantier lancé en 2005 a connu d'importants retards et surcoûts.
TVO avait signé en mars un accord pour mettre fin au contentieux avec ses fournisseurs.
Selon les termes de cet accord, Areva va verser 450 millions d'euros à son client TVO "en compensation de sa responsabilité dans les retards".
Mais il prévoyait aussi un système de bonus-malus: Areva et ses partenaires pouvaient recevoir jusqu'à 150 millions d'euros si le projet était achevé avant fin 2019, mais ils peuvent payer jusqu'à 400 millions d'euros supplémentaires en cas de nouveau retard au-delà de cette échéance.
Ce décompte des bonus/malus devrait donc s'enclencher fin 2019.
Areva avait précédemment évoqué un malus de 20 millions d'euros par mois de retard. "On fera le point avec TVO quand le chantier sera terminé", a-t-il dit simplement mercredi.
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