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Il faut plus d'agents pour instruire les dossiers de projets d'énergies renouvelables si la France veut vraiment accélérer en ce domaine, a plaidé mardi le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, qui depuis près de 5 ans investit dans la production d'électricité renouvelable.
"Les objectifs c'est très bien, trouver les moyens de faire c'est mieux", a-t-il dit, en s'exprimant sur les freins au développement des énergies renouvelables en France lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER) à Paris.
"Sur les freins à terre, on a un sujet majeur : le permitting+ Il faut plus de fonctionnaires pour traiter tous ces dossiers. Je ne crois pas beaucoup à la simplification administrative. Ce qui manque, c'est du monde derrière les guichets. Si on veut vraiment multiplier par deux le solaire en France (objectif du gouvernement, NDLR), il faut faire fois deux partout !", a-t-il dit.
Autre frein, la "foison de contentieux" contre les projets : "peut-on avoir une façon accélérée de les traiter ? Car ce sont souvent des choses qui se ressemblent", a-t-il ajouté. "Quand on est une compagnie privée, on a du mal à régler tous ces problèmes, de ceux qui veulent, ceux qui ne veulent pas..."
Le géant pétro-gazier, qui a engrangé 4,1 milliards de dollars de bénéfices au 2e trimestre, prévoit d'investir mondialement 4 milliards par an dans les renouvelables, pour produire "plus de 100 TWh à la fin de la décennie". "On va me dire vous pouvez en faire plus, faire ça c'est déjà pas mal", dit-il, reprenant les critiques qui lui sont opposées.
En France, TotalEnergies compte aujourd'hui 1,6 GW d'éolien et de solaire, pour un objectif de 3 GW en 2025. "C'est pas le pays où on avance le plus vite", souligne le M. Pouyanné.
Le groupe veut aussi se développer dans l'éolien offshore, et salue le projet de planification par façade annoncée en France mardi. "On avance trop lentement, il faut être capable de faire des paquets de projets".
Mais il ne compte pas écouler cette électricité en France via le marché régulé. "Ce qui nous intéresse n'est pas l'électricité renouvelable à prix garantis. On veut profiter de la volatilité des marchés, comme on le fait pour le pétrole et le gaz", a-t-il indiqué. "Il faut laisser un espace de liberté" aux producteurs, dit-il, soulignant que sa "rentabilité sur ce secteur est de 10% sur capitaux employés, ce qui est déjà un très bon résultat".