Énergies renouvelables : le compromis de l'UE prévoit une exemption pour satisfaire Paris sur le nucléaire...

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Texte-clef du plan climat de l'UE, la loi sur les énergies renouvelables prévoira une exemption permettant à la France de tenir compte de son hydrogène produit à partir de l'énergie nucléaire, selon le compromis des Vingt-Sept publié lundi.

Cette loi, qui impose 42,5% d'énergies renouvelables dans la consommation européenne d'ici 2030, avait fait l'objet d'un accord fin mars entre les eurodéputés et la présidence suédoise de l'UE, qui négociait au nom de États membres. Mais l'incertitude régnait dans l'attente du feu vert formel des États et du Parlement européen.

Paris subordonnait son approbation à des ajustements pour pouvoir tenir compte de son hydrogène produit à partir d'électricité nucléaire, mais se heurtait aux vives réticences de l'Allemagne et de ses autres partenaires rétifs à l'atome. La France a finalement obtenu gain de cause dans un compromis trouvé tard vendredi entre les ambassadeurs des Vingt-Sept, qui assouplit les conditions requises pour prendre en compte cette production.

Dans le détail, l'accord trouvé fin mars impose d'ici 2030 au moins 42% d'hydrogène renouvelable dans l'hydrogène utilisé par l'industrie. Mais il prévoit une flexibilité pour les pays disposant d'un parc nucléaire pouvant produire de l'hydrogène décarboné, leur permettant d'abaisser leur cible d'hydrogène renouvelable à condition que la part d'hydrogène produit à partir d'énergies fossiles ne dépasse pas 23% de leur consommation.

La France jugeait ce seuil inapplicable en raison de son importante production d'ammoniac (matière première des engrais azotés), à partir d'hydrogène fabriqué par reformage à la vapeur du gaz naturel. Mais selon un considérant du compromis, rendu public lundi, les usines d'ammoniac recourant à de l'hydrogène produit par vaporeformage et ayant fait l'objet d'investissements pour réduire leurs émissions de CO2 seront sous certaines conditions exclues de ce calcul.

Parallèlement, dans une déclaration politique consultée par l'AFP, la Commission européenne "reconnaît que d'autres sources d'énergies non-fossiles que les renouvelables contribueront à atteindre la neutralité climatique" visée en 2050. Cette reconnaissance "extrêmement forte" pourra "être opposable" dans des négociations sur d'autres textes, soutient Paris.

Bruxelles s'engage aussi à tenir compte des investissements réalisés pour moderniser ces usines d'ammoniac. "Cela servira concrètement à les accompagner dans leur processus de décarbonation" en "sécurisant" la production d'engrais, précise le cabinet de la ministre française Agnès Pannier-Runacher.

Le secrétaire d'État allemand Sven Giegold (Verts) a pointé du doigt un accord "pas très joli, mais supportable", tandis que pour la ministre belge Tinne Van der Straeten, cet "accord global" permet de valider "des objectifs très ambitieux" de renouvelables.

Les Vingt-Sept devront encore entériner cet accord lors d'une prochaine réunion ministérielle. L'eurodéputé rapporteur du texte, Markus Pieper (PPE, droite), a salué lundi "un très bon résultat d'ensemble". L'accord sera examiné fin juin en commission parlementaire, avant feu vert final des eurodéputés attendu en plénière en septembre, a-t-il ajouté.

Commentaires

Rochain Serge
La compromission à tous les étage ! Un simple décret politique et l'uranium devient renouvelable ! Ce que la nature ne sait pas faire est réalisé d'un coup de baguette magique par le politique !
Claude Mandil
Je ne lis nulle part dans la dépêche AFP que l'uranium soit réputé renouvelable. On dit que le nucléaire ne produit pas de CO2. La seule chose qu'on puisse regretter, c'est qu'il ait fallu tellement batailler pour faire reconnaître cette évidence.
Rochain Serge
Quand on prétend faire de l'hydrogéne vert à partir le l'électrolyse c'est qu'on utilise une source d'électricité verte, c'est--à-dire renouvelable ! Depuis quand la source qui se trouve être de l'uranium est verte, c'est à dire renouvelable ? Qu'on me dise qu'il s'agit d'uranium bas carbone je suis d'accord, mais certainement pas verte ! Par ailleurs, ou avez vous lu dans mon mesage que la dépêche écrivait que l'uranium était renouvelable ? Leur message est beaucoup plus sibylin, ils le laissent entendre ! Et vous, vous êtes pire encore en feignant de ne pas comprendre !
Roger
independamment du fond, ou je crois comprendre un accord sur le fait que ces solutions sont bien decarbonnees, je suis supris, voire choqué, que vous puissiez vous adresser à Mr Claude Mandil sur ce ton. Cela nuit à votre image et ne fait pas avancer le débat.
dédé 29
Compte-tenu du comportement de Serge Rochain , le plus simple est de ne pas lire ce qu il écrit . On n'entretient pas de polémique stérile et inutile . C' est ce que je fais maintenant depuis quelques temps et je m'en porte bien .
Jean
Rochain le radoteur ignare qui saute comme un cabri sur son siège en scandant Renouvelable ! Renouvelable ! Dans la lutte contre le réchauffement climatique qui nous est mondialement, européennement et françaisement vendue jour et nuit, il s'agit de DECARBONER l'énergie ! Et non de RENOUVELABLER ! Et le nucléaire, même utilisé pour de l'hydrogène "vert" mais dénommé "jaune" pour l'électrolyse de chaque 1kg d'hydrogène nécessite 12 litres d'eau et 55 kw/h, toujours pour seulement 1 kg d'H2 "jaune", le nucléaire est une énergie électrique décarbonée : d’après les données du GIEC, les émissions de CO2 par kWh de ces différentes sources de production d’électricité sur l’ensemble de leur cycle de vie : Le nucléaire : 12 g de CO2 par kWh L’hydraulique : 24 g de CO2 par kWh Le gaz : 490 g de CO2 par kWh L’éolien : 11 g de CO2 par kWh Le solaire : 41-48 g de CO2 par kWh.
Jean
Et à ces données du GIEC : il faut, pour que ces calculs reflète la réalité, il faut ajouter l'émission de CO2 des centrale à gaz qui complètent les émissions des taux de charge (c'est la production réelle) du solaire (15 % du temps annuel) et du taux de charge de l'éolien (25 % du temps annuel de production réelle) ce qui donne des émissions CO2 de : solaire 41 g + 15% des 490g gaz = 458 g de CO2 par Kwh solaire "renouvelable". Pour l'éolien calcul idem = 11g + 417 g = 428 g émis par kwh d'éolien "renouvelable"

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