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Le gouvernement britannique prépare une nouvelle stratégie énergétique qui entend redonner de l'élan aux extractions en mer du Nord, dans la foulée de l'arrêt des importations de brut et produits pétroliers russes annoncée mardi.
Le ministre de l'Industrie et de l'Energie Kwasi Kwarteng a abordé les tendances de la nouvelle stratégie mercredi lors d'une séance de questions et réponses au Parlement, indiquant que les détails de la nouvelle stratégie devraient être communiqués "dans les jours qui viennent".
Le Premier ministre Boris Johnson et lui n'ont pas écarté une levée du moratoire sur la fracturation hydraulique au Royaume-Uni, M. Kwarteng affirmant que la position du gouvernement avait toujours été que l'extraction de pétrole et gaz de schiste était possible dans le pays si elle pouvait se faire "en sécurité".
Les défenseurs de l'environnement font valoir que la fracturation hydraulique ou fracking provoque des tremblements de terre en plus de risques de pollution et n'apporte que peu de potentiel d'extraction et de supplément d'approvisionnement énergétique.
Le ministre a insisté également sur deux autres points de la stratégie nucléaire: à la fois accélérer l'investissement dans les énergies renouvelables, mais aussi la capacité nucléaire.
Le Royaume-Uni peine à développer sa capacité nucléaire, et envisage de construire de petits réacteurs au lieu de centrales de taille traditionnelle.
Un porte-parole du Premier ministre a souligné qu'avec l'invasion russe de l'Ukraine et les prix élevés du pétrole et gaz qui s'en est suivie, "nous avons besoin de nous dégager de notre dépendance aux hydrocarbures russes et je pense que le Premier ministre étudie toutes les options".
Lors de la séance au Parlement mercredi, Kwasi Kwarteng a assuré que "la demande (britannique) peut être satisfaite par des alternatives" aux hydrocarbures russes. Le pétrole russe représente 8% du total de la demande britannique et le gaz 4%.
"Nous avons besoin de plus de pétrole et gaz produits en Mer du Nord à mesure que nous faisons la transition vers une énergie plus propre", a déclaré le ministre.
Alors que le pays s'est engagé à la neutralité carbone pour 2050 et que les défenseurs de l'environnement appellent à cesser le forage en mer du Nord, M. Kwarteng a estimé qu'"arrêter la production nationale comme certains le demandent serait une erreur".
Le ministre a par ailleurs rejeté les appels à une taxe exceptionnelle sur les profits des géants énergétiques qui ont bénéficié d'une envolée record des cours, estimant que cela risquerait de retarder les investissements d'extraction en mer du Nord.