- AFP
- parue le
Le géant italien de l'énergie Enel entend continuer à faire des énergies renouvelables "le moteur de sa croissance" pour les trois prochaines années, et y consacrera quelque 40% de ses investissements.
Enel a présenté mardi à Milan son nouveau plan stratégique 2019-2021, qui "vise à maximiser les opportunités créées par la transition énergétique, tout en réduisant au minimum les risques associés aux facteurs non prévisibles".
Dans le cadre de ce nouveau plan stratégique, le groupe entend augmenter ses investissements de 12% par rapport au précédent, pour les porter à 27,5 milliards d'euros. 42% des investissements bruts concerneront les énergies renouvelables et 40%, les réseaux. Enel prévoit qu'en 2021, au total 62% de l'énergie qu'il génèrera sera à zéro émission de carbone, contre 48% estimé en 2018.
Il entend augmenter de 11 600 mégawatts (MW) ses capacités de génération d'électricité à partir de sources renouvelables au cours des trois prochaines années, tout en retirant 7 000 MW de capacités thermiques peu respectueuses de l'environnement.
Le groupe va notamment se renforcer "dans les pays où il a une présence intégrée, comme en Italie, Espagne, Chili et Brésil". "Nous sommes prêts à être leader dans la transition énergétique", a affirmé le patron du géant italien, Francesco Starace. "La transformation en cours dans le secteur de l'énergie pose des défis, mais en même temps offre de nouvelles opportunités. Nous sommes bien positionnés pour générer de la valeur à partir de cette transformation", a-t-il noté, en soulignant que "la stratégie d'Enel est aujourd'hui entièrement construite sur le développement durable".
Petites acquisitions
Le nouveau plan "reste focalisé sur les principes du précédent", à savoir outre les énergies renouvelables et les réseaux, une attention croissante aux clients et le développement de la numérisation. Avec cette stratégie, Enel, détenu à 23,6% par l'Etat italien, entend "accélérer" la croissance de ses résultats.
Son objectif est de porter son Ebitda ordinaire à 19,4 milliards d'euros en 2021, ce qui représente une hausse de 20% par rapport à 2018 (16,2 milliards). Pour 2019, il vise 17,4 milliards, soit 200 millions de plus que prévu précédemment.
Le groupe table par ailleurs sur un bénéfice net ordinaire de 4,8 milliards en 2019 et de 5,6 milliards en 2021, après 4,1 milliards en 2018. "Nous sommes très confiants dans nos possibilités", a déclaré M. Starace, en soulignant "la robustesse" du modèle du groupe.
Enel entend par ailleurs poursuivre la simplification de son organisation et améliorer son efficacité opérationnelle, avec un objectif de 1,2 milliard d'euros de coûts en moins en 2021, grâce notamment à la numérisation. Il prévoit que son endettement reste relativement stable, à 41,8 milliards d'euros en 2021, contre 43,1 milliards fin septembre 2018.
À la Bourse de Milan, les investisseurs ont accueilli très positivement ces annonces, les objectifs fixés étant supérieurs aux attentes, tout comme l'amélioration du dividende. Enel a été la seule valeur du FTSE Mib à terminer dans le vert, gagnant 0,78% à 4,598 euros, dans un marché en recul de 1,87%.
M. Starace a par ailleurs indiqué que la préférence du groupe allait à "des acquisitions de participations minoritaires". "Mais les acquisitions de dimension moyenne, de la taille d'Eletropaulo (le distributeur brésilien qu'Enel a acheté cette année, NDLR) peuvent représenter une option", a-t-il ajouté.
"Nous ne pensons pas que de grandes opérations de fusion ou acquisition aient beaucoup de sens dans le futur. 2019 sera une année de transition pour le secteur et pour l'Europe, ce serait curieux de voir quelque chose de ce type", a-t-il ajouté.
Alors que la possibilité d'une fusion entre le réseau de Telecom Italia et celui de Open Fiber, la société d'Enel spécialisée dans le fibre optique, est revenue ces derniers jours sur le devant de la scène, M. Starace a indiqué que "tout ce qui sert à rendre plus rapide et agile la mission de Open Fiber nous plaît". Mais il s'est refusé à "entrer dans la polémique", alors que les actionnaires de Telecom Italia, Vivendi et Elliott, sont profondément divisés sur le sujet.