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La France compte quelque 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer, soit 14% de plus que lors du précédent inventaire quinquennal, souligne mardi un bilan de l'Andra, l'agence publique chargée du sujet. C'est environ 220 000 m3 de plus qu'au 31 décembre 2016, selon ce bilan à fin 2021 établi par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
Plus de 90% du total est de très faible activité ou de faible et moyenne activité à vie courte. Ces matériaux sont en partie stockés en surface dans des centres de l'Andra dans l'Aube.
Le reste du stock est composé de déchets de faible activité à vie longue (103.000 m3), de moyenne activité à vie longue (39.500 m3) et enfin et surtout de 4.320 m3 de déchets à haute activité.
Ces derniers forment en effet la quasi totalité (97,2%) de la radioactivité recensée dans les déchets avec des niveaux à plusieurs milliards de becquerels par gramme. Ils proviennent de la production électrique nucléaire (à plus de 90%), des activités de recherche associées et de la Défense. Radioactifs jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'années, ils doivent être enfouis dans un site souterrain profond en cours de préparation dans la Meuse (projet Cigeo).
Ces volumes n'incluent cependant pas ce que la France considère comme des "matières" et non comme des "déchets": en l'occurrence les éléments de combustibles usés qui pourraient être un jour réutilisés dans de potentiels réacteurs de "4e génération" si ceux-ci devaient être mis au point.
Selon l'Andra, les combustibles usés en attente de retraitement représentent quelque 14.500 tonnes de métal lourd, l'uranium issu du retraitement des combustibles usés 34.200 tonnes... La France recense aussi plus de 300.000 tonnes d'uranium appauvri.
Ce bilan ne prend en outre pas en compte les déchets faisant l'objet de modes de gestion "spécifiques": résidus de minerais d'uranium (stockés sur d'anciens sites miniers), ou encore déchets "en situation historique" comme ceux immergés en mer à une époque où cela était admis.
Au total, l'Hexagone compte près de 1.000 sites sur lesquels se trouvent des matières et déchets radioactifs à fin 2021, précise l'inventaire.