Emmanuel Macron annonce un vaste plan nucléaire, en rupture avec 2017

  • AFP
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Emmanuel Macron a annoncé jeudi un vaste plan de relance nucléaire, avec l'objectif pour 2050 de construire six nouveaux EPR de seconde génération et d'étudier la construction de huit réacteurs supplémentaires.

Autre annonce, il veut "prolonger tous les réacteurs qui peuvent l'être", au-delà de 50 ans si possible, et éviter d'en fermer, une volte-face par rapport aux objectifs de 2018 d'en fermer une douzaine.

"J'ai pris deux décisions fortes: prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l'être, sans rien céder sur la sûreté" et "qu'aucun réacteur nucléaire en état de produire ne soit fermé à l'avenir (...) sauf raison de sûreté", a-t-il dit à Belfort, précisant avoir demandé à l'électricien français EDF "d'étudier les conditions de prolongation au-delà de 50 ans".

Pour les nouveaux réacteurs, "nous procéderons par palier", a-t-il expliqué, avec une mise en service du premier EPR2 vers 2035.

La filière devra développer de petits réacteurs modulables (SMR) et des réacteurs "innovants" produisant moins de déchets.

Au total, ces décisions à très long terme devraient aboutir à la mise en service de "25 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires d'ici à 2050", une "révolution" justifiée par la hausse des besoins d'électricité.

Ce sera une nette hausse par rapport aux quelques 61 GW du parc nucléaire français actuel, alors que la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie de 2020 prévoyait la fermeture d'une douzaine des réacteurs les plus anciens.

"Il nous faut reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France", a-t-il lancé, en ironisant sur ses adversaires qui "affirment que nous n'aurions pas besoin de nucléaire".

"La décennie passée a été marquée par un doute international sur le nucléaire, une période de glaciation suite évidemment au terrible événement à Fukushima", a-t-il reconnu. "Certaines nations ont fait des choix radicaux dans cette période de tourner le dos au nucléaire. La France n'a pas fait ce choix, elle a résisté mais elle n'a pas réinvesti parce que ce doute était là".

Mais désormais, "il y a rupture du temps passé", les conditions sont maintenant réunies pour la renaissance du nucléaire".

"EDF, une entreprise de souveraineté, construira et exploitera les nouveaux EPR. Elle pourra compter sur le soutien de l'Etat pour mener à bien ce projet d'une ampleur inégalée depuis 40 ans dans de bonnes conditions financières et opérationnelles, a-t-il conclu, en promettant de débloquer "plusieurs dizaines de milliards d'euros".

Commentaires

Denis Gourgouillon
Pour une fois une très bonne decision (qui reste à mettre en oeuvre) Apres les erreurs de Martine Aubry et Cècile Duflot sur l'accord (magouille électoral selon certains) la (très) mauvaise orientation de Nicolas Hulot (l'ex ministre qui ne savait pas maîtriser sa libido (j'ai pu constater qu'il ne savait pas compter car à la question comment faire face à une demande de pointe de 100 GW comme en 2012 il s'est montré incapable de faire une addition) une décision qui prépare l'avenir de manière écologique et décarbonée Car on ne peut que constater l'impasse dans laquelle est l'Allemagne: plus 50% de son électricité à partir de charbon et de gaz Elle a du ouvrir une mine de charbon en 2018! Et elle défend de manière hypocrite la suppression du charbon et des énergies fossiles. En 2022 elle a consommé plus de charbon! Quelle honte, quelle erreur stratègique!! La France montre la voie de la décarbonation, bravo
Serge Rochain
Des réacteurs que nous n'amortirons jamais faute de combustible ! En 2070 au plus tard nous aurons épuisé les réserves accessibles d'U-235
APO
Et que pensez-vous des réserves de cuivre mondiale? Et de leur ratio d'utilisation, ENR versus énergie concentrée ? Sommes-nous "safe" pour le développement massif d'ENR? J'ai cru comprendre que les miniers sont très actifs pour le cuivre (et souvent l'or associé) depuis pas mal d'années (Les réserves de ce métal ouge ont été maintes fois réévalués en 50 ans et les concentrations de minerais ont sacrément plongé, heureusement qu'il y a tout plein de fossiles pour en extraire puis traiter le minerais...) ! A priori ils ne se sont pas trop activés pour l'Uranium du fait des cours et de la demande "faible" depuis la même période...
Serge Rochain
On a déjà utilisé plus de cuivre et de ressources en métaux que ce quy sera nécessaire pour constuire quelques milliers de turbines déoliennes sans que cela n'ai jamais inquiété qui que ce soit, et il n'y a même pas photo entre les centaines de milliers de Km de tuyauteries en cuivres utilisé il y a encore moins de 50 ans et remplacé par du plastic aujourd'hui et la même chose en fil bobiné pour les alternateurs....sans compter les millions de moteurs électriques en circulation et les chaudrons a confiture de ma grand-mere. Toutes ces allertes inquiétantes ont toutes été lancé&es par le lobby nucléaire qui passe son temps à transformer en chaleur le metal le plus rare de mla planete, l'uranium ce qui n'inquiete personne... nous n'amortiront jamais les reacteurs que nous comptons construire aujourd'hui.......faute de combustible
studer
Mon pauvre M. Rochain qui s'inquiète pour le "métal le plus rare de sa planète" !!! Allez, on essaye de le consoler, en lui disant : - d'abord que le nucléaire d'aujourd'hui recycle déjà une partie du combustible usé (de l'uranium, quoi) et récupère le plutonium qui remplace l'uranium 235 dans les assemblages combustibles dits "mox". C'est toujours ça d'économisé ! - que la prochaine génération de réacteur, dite génération 4 , comprendra des "surgénérateurs" capables de multiplier par 100 les réserves d'uranium (le métal le plus rare de la planète de M. Rochain) en utilisant la partie uranium 238, précisément 100 fois moins "rare" (ouaf !) que l'uranium 235. De quoi "tenir" 1000 ans sur notre planète (re-ouaf !) - qu'on n'attendra pas 1000 ans pour développer des réacteurs qui n'utilisent pas d'uranium (mais de l'hydrogène par ex. avec la fusion), donc qui 'n'"épuisent " pas notre planète. Au fait, M. Rochain, vous en faites quoi vous de l'uranium ? Des bagues, des colliers ou ???
Durand Albert
Pendant une décennie on n'a rien fait parceque après Fukushima le doute était là.... Donc aujourd'hui, plus de doute ?
Serge Rochain
Oui c'est ça il n'y a plus besoin de l'uranium 235 parce que l'on met des cacahuetes dans les reacteurs maintenant, et les 9000 tonnes de yellow cake importés chaque années c'est pour jaunir le sable des plages, bien sur .Comment peut on être aussi bete ?

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