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Les syndicats d'EDF reçus lundi soir par les conseillers énergie et social de l'Élysée ont réclamé "un positionnement clair de la présidence de la République sous quinzaine" sur le projet de réorganisation Hercule, dans un communiqué mardi.
"En clair, nous voulons que l'Élysée, qui a commandité ce projet, se prononce pour l'abandon ou pas d'Hercule", a expliqué Karine Granger, conseiller énergie à la CGT et élue au conseil d'administration d'EDF-SA. "Les conseillers nous ont affirmé qu'Hercule n'était pas le projet de l'État qui ne remporte ni son soutien ni son désaveu. Il faut donc considérer Hercule comme une hypothèse de travail dans le cadre de la feuille de route transmise au PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy", relèvent les syndicats CGT, CFE-CGC, FO et CFDT au lendemain de l'entrevue à l'Élysée.
M. Lévy, qui devait rendre des propositions détaillées sur la réorganisation d'ici la fin de l'année, avait annoncé début octobre le report du projet de quelques mois du fait de la mise en place de la nouvelle commission européenne qui doit donner son avis sur la régulation du nucléaire au coeur du projet Hercule.
"Les conseillers nous ont indiqué que la réflexion serait prolongée tout au long du premier semestre 2020, alors qu'on nous avait parlé du premier trimestre jusqu'à présent", a indiqué Mme Granger. "Nous avons compris qu'Hercule n'était plus une priorité dans le cadre du climat social tendu actuel", observe-t-elle.
Les syndicats réclament une véritable concertation, dénonçant le manque de dialogue social sur un projet "purement financier", synonyme pour eux de "démantèlement et de vente à la découpe du groupe EDF accompagné d'un processus de privatisation".
Les salariés d'EDF ont manifesté leur opposition au projet Hercule lors de deux journées de grève, les 19 septembre et 17 octobre.
Hercule, présenté en juin dans ses grandes lignes, prévoit d'un côté un "EDF bleu" renationalisé comprenant le nucléaire, les barrages et le transport de l'électricité, et de l'autre un "EDF vert" avec Enedis (distribution), EDF Renouvelables, et la direction du commerce notamment, qui serait introduit en Bourse à hauteur de 35%.