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Une éventuelle réorganisation d'EDF "devra maintenir une entreprise intégrée" et passer devant le Parlement, a déclaré mardi la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
"Le projet d'EDF devra maintenir une entreprise intégrée et une entreprise publique", a-t-elle indiqué lors d'une audition devant les sénateurs.
Le gouvernement a demandé à la direction d'EDF de lui présenter un projet de réorganisation, baptisé "Hercule", pour mieux assurer ses investissements à la fois dans le parc nucléaire et les renouvelables. Il suscite l'inquiétude des syndicats de l'entreprise, qui craignent un éclatement du groupe.
"Si ce projet aboutit, bien évidemment il nécessitera une loi et donc il passera devant le Parlement", a précisé Mme Pompili. "Ce qu'on veut et la priorité du gouvernement, c'est que l'entreprise dispose de capacités d'investissement accrues pour participer à la transition énergétique dans ses différentes composantes", a souligné la ministre. "Les effets de la crise renforcent le besoin pour EDF de dégager des ressources pour répondre au défi de la transition", a-t-elle jugé.
Cette réorganisation est aussi liée à une réforme de la régulation du nucléaire avec un projet de nouveau mécanisme ARENH qui doit mieux garantir les revenus d'EDF. Le producteur historique est aujourd'hui contraint de vendre une partie de son électricité d'origine nucléaire à prix fixe à ses concurrents.
Le dossier de la régulation du nucléaire fait l'objet de discussions entre la France et la Commission européenne, qui doit donner son feu vert. "Les négociations se poursuivent avec l'objectif d'aboutir le plus rapidement possible", a indiqué Mme Pompili. "On est en train de finir les négociations", a-t-elle dit.
Interrogée sur la possibilité de construire six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, une hypothèse sur laquelle planche l'administration, la ministre a aussi indiqué que "le gouvernement n'a pas pris de décision sur cette question". "Le choix - est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête ? - sera un choix pris par les citoyens français", a souligné Mme Pompili, qui s'est toujours montrée critique du nucléaire à titre personnel. "Cette décision se prendra lors du prochain quinquennat", a-t-elle rappelé.