Drax plus gros émetteur de CO2 au Royaume-Uni selon le centre de réflexion Ember

  • AFP
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L'énergéticien britannique Drax est le plus gros émetteur de CO2 au Royaume-Uni, alors qu'il reçoit des subventions massives pour son électricité qu'il présente comme verte, d'après une étude du centre de réflexion Ember, dont les conclusions sont réfutées par l'entreprise.

"Une nouvelle analyse du centre de réflexion Ember révèle que Drax est de loin le plus gros émetteur de CO2 au Royaume-Uni bien qu'il reçoive un demi-milliard de livres de subventions publiques pour brûler du bois", écrit Ember dans un communiqué accompagnant son étude, publiée vendredi.

Selon Ember, Drax est responsable de 3% du CO2 émis sur tout le territoire britannique, "plus que les quatre centrales les plus polluantes suivantes combinées et plus de quatre fois les émissions de la dernière centrale électrique à charbon du Royaume-Uni, à Ratcliffe-on-Soar".

"Brûler du bois pour générer de l'électricité (...) limite l'indépendance énergétique du Royaume-Uni", car une grande quantité de ce bois est importée, et cela "n'a pas sa place dans une transition vers la neutralité carbone", souligne Ember.

"La véritable sécurité énergétique vient de l'énergie solaire et éolienne domestique et d'une solide planification pour rendre le système électrique flexible et efficace", insiste le centre de réflexion.

La biomasse, à savoir du bois brûlé dans une centrale pour générer de l'électricité, est très contestée par nombre d'ONG écologistes.

Drax affirme quant à lui que le CO2 absorbé par les arbres lorsqu'ils poussent compensent le CO2 émis lors de la combustion du bois pour générer l'énergie et assure que le processus respecte donc les objectifs de neutralité carbone.

Un porte-parole du groupe, joint par l'AFP, parle d'un "rapport défectueux d'Ember qui ignore l'approche comptable du carbone (du groupe) largement acceptée et internationalement reconnue", notamment, selon lui, par le GIEC.

- origine du bois -

Un porte-parole du ministère britannique de l'Energie joint par l'AFP juge également que l'étude "déforme fondamentalement la façon dont les émissions de la biomasse sont mesurées", ajoutant que le Giec "dit clairement que la biomasse sourcée selon des critères de durabilité peut être utilisée comme une source d'énergie à bas carbone".

Dans son rapport "Climate Change 2022", le Giec nuance toutefois l'impact sur les émissions de CO2 du recours à la biomasse, en relevant qu'il dépend des conditions. "Le recours à la bioénergie peut augmenter ou réduire les émissions, selon l'échelle de déploiement, les technologies de conversion, le carburant déplacé, et de comment et où la biomasse est produite", explique-t-il.

La BBC avait diffusé en début d'année une enquête sur Drax affirmant que, selon des documents obtenus, le groupe brûle du bois provenant de forêts rares du Canada.

Drax affirme que les copeaux de bois brûlés dans sa centrale sont durables et récoltés légalement. Le groupe prévoit d'ajouter une technologie de capture du carbone après combustion dans sa centrale.

Jeudi, la police du Yorkshire Nord, région où se trouve la centrale énergétique de Drax à Selby, avait signalé l'arrestation de 22 personnes qui prévoyaient d'installer un "camp climatique" pour protester autour de la centrale et qui, d'après la police, avaient prévu de perturber l'activité du site.

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