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La CGT, premier syndicat du distributeur de gaz GRDF, craint des réductions de postes massives dans les années à venir, en raison des économies demandées à l'entreprise, alors que le nombre d'abonnés au gaz diminue de manière tendancielle.
Un appel à la grève le 5 novembre
L'organisation a appelé à une journée de grève le 5 novembre prochain avec des débrayages de deux heures minimum.
Le syndicat s'élève contre un "plan de performance économique jamais vu", en raison d'une augmentation insuffisante de l'ATRD7, le tarif du péage payé par les fournisseurs de gaz, pour la période 2024-2028.
Cette composante du prix du gaz, qui compte pour environ un tiers de la facture, doit financer l'augmentation des dépenses d'entretien et de modernisation des infrastructures gazières, tout en permettant l'intégration du gaz vert dans les tuyaux. Ces coûts deviennent d'autant plus importants dans la facture que le nombre d'abonnés baisse régulièrement : - 197 000 entre fin 2022 et fin 2023, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
15% d'effectifs en moins selon les calculs de la CGT
La CGT affirme que la direction envisage, dans son plan d'économies, de réduire la masse salariale de 180 millions d'euros sur quatre ans. Cela se traduirait, selon des calculs du syndicat, par une réduction des effectifs "qui pourrait atteindre 15% des emplois actuels (soit 2 200 emplois sur 11 500)".
"L'augmentation que GRDF a réclamée, ils ne l'ont pas eue, donc, GRDF a dit Il va falloir faire des plans de performance et en gros, il faut qu'on récupère 180 millions d'euros sur la masse salariale", a assuré à l'AFP Sébastien Raya, délégué syndical central CGT de GRDF.
Le montant retenu de l'augmentation du tarif d'acheminement "impose de réaliser tout au long de la période (2024-2028) des efforts de performance", a reconnu la direction. Mais ces efforts "ne reposent en aucun cas sur la suppression de 2 000 emplois, comme le déclare la CGT", a-t-elle affirmé.
Ces économies, a ajouté la direction, "reposent sur des adaptations dans l'organisation de certaines de nos activités, pour être plus efficaces, et une meilleure allocation des ressources", le tout afin "de maintenir un coût unitaire d'accès au réseau compétitif en dépit de la baisse des volumes constatée ces dernières années".
Toujours 10 millions de clients en 2035 ?
En revanche, la direction a "lancé une réflexion" pour mettre en place "une nouvelle organisation" sur le métier de l'"acheminement", soit les plateformes d'appel entre les fournisseurs et GRDF, laquelle pourrait affecter "moins de 300 postes".
La direction assure que seront mises en place "des mesures d'accompagnement pour chacun des salariés directement impactés", indiquant que "des échanges avec les organisations syndicales ont déjà eu lieu et se poursuivent".
"Les instances représentatives du personnel compétentes seront consultées conformément à leurs prérogatives à partir de décembre 2024. Le projet se déroulera jusqu'à fin 2027", a conclu la direction.
Selon le dernier rapport perspectives gaz publié par GRDF, 10,7 millions de clients sont actuellement raccordés au réseau exploité par GRDF. Ce chiffre devrait tendre vers 10 millions de clients en 2035.