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Plusieurs dizaines de militants anti-charbon ont occupé vendredi deux mines à ciel ouvert en Allemagne, à quelques jours de l'adoption par le Parlement allemand d'une loi de sortie de ce minerai qu'ils jugent trop peu ambitieuse.
"Les militants du mouvement +Ende Gelände+ et +Einsatz Kohlestopp+ ont bloqué aujourd'hui pendant de nombreuses heures les infrastructures de lignite en Lusace et dans la région houillère rhénane", a indiqué Ende Gelände dans un communiqué.
"Pour nous, une journée de blocus réussie touche à sa fin. Si le gouvernement se laisse dicter les lois par les compagnies de charbon au lieu d'arrêter la crise climatique, alors nous prendrons nous-mêmes la sortie du charbon en main", a déclaré la porte-parole du mouvement écologiste Ronja Weil.
"Les sécheresses, les incendies de forêt et les 38 degrés en Sibérie le montrent clairement: chaque jour supplémentaire de production d'électricité au charbon est un crime climatique. Avec sa loi sur l'extension du charbon, le gouvernement allemand veut s'assurer que ce crime se poursuive pendant 18 ans encore", a-t-elle ajouté.
Dès l'aube, plusieurs militants avaient réussi à grimper sur la grue d'une excavatrice d'une mine à ciel ouvert de Jänschwalde, dans le Brandebourg (nord-est), et l'ont occupé pendant plusieurs heures.
A l'ouest du pays, une "soixantaine de militants" ont eux occupé vendredi matin une mine de charbon située à Garzweiler, dans la région de Rhénanie du Nord Westphalie, selon la police.
Le mouvement anti-charbon "Ende Gelände" (littéralement "terminus" ou "fin de l'histoire"), est coutumier de ce type d'actions: en novembre, il avait revendiqué le blocage par 4.000 personnes d'une mine du bassin de Lusace.
Les militants protestent contre le contenu du projet de loi présenté en février par le gouvernement allemand, qui prévoit une sortie du charbon au plus tard en 2038.
Cette loi doit être adoptée par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, la semaine prochaine.
Pour eux, la date de 2038 est trop lointaine: "Avec cette loi, le gouvernement finance pendant une décennie de plus cette industrie destructrice", estime l'organisation dans son communiqué.
Le mouvement écologiste "Fridays for Future", qui ne participait pas à l'occupation des sites miniers, a de son côté organisé dans plusieurs villes allemandes des manifestations, à l'occasion de l'assemblée générale de l'énergéticien allemand RWE, qui détient de nombreuses mines et centrales à charbon.
Le mouvement anti-charbon a gagné en importance en Allemagne depuis que la sortie du nucléaire décidée en 2011 a prolongé la dépendance du pays envers ce minerai.