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La transition énergétique continue d'accélérer avec la pandémie de Covid-19, mais cela n'est toujours pas assez pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, selon un rapport de BloombergNEF (BNEF) publié mardi.
Avec la quasi mise à l'arrêt du transport aérien et le ralentissement de l'activité, la chute de la demande énergétique va permettre d'éviter l'équivalent de 2,5 années d'émissions de gaz à effet de serre liées au secteur d'ici 2050, selon les estimations du cabinet publiées dans son rapport New Energy Outlook 2020.
"Les émissions mondiales de CO2 liées aux usages énergétiques chutent de 8% en 2020 et semblent maintenant avoir atteint un pic en 2019", avancent les auteurs. Il est prévu que ces émissions rebondissent de nouveau avec la reprise économique mais sans revenir au niveau de 2019, selon BNEF. Entre 2027 et 2050, elles doivent ensuite décliner de 0,6% par an.
Ces prévisions se fondent sur le développement des véhicules électriques, l'amélioration de l'efficacité énergétique ainsi que les énormes gains de compétitivité des énergies solaire et éolienne. À l'inverse, les experts prédisent un pic de la demande pétrolière en 2035, avant un déclin annuel de 0,7%. En 2050, la demande aura ainsi retrouvé son niveau de 2018.
Le rapport anticipe aussi que la production d'électricité à base de charbon aura atteint un pic en Chine en 2027 puis en Inde en 2030. Le gaz est la seule énergie fossile qui doit enregistrer une croissance modeste d'ici 2050.
Cependant, malgré ces progrès de la transition énergétique, BNEF estime que le monde est toujours sur le chemin d'un réchauffement de 3,3 degrés d'ici 2100. C'est bien plus que les objectifs de l'accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 degrés et à se rapprocher plutôt de 1,5 degré. "Pour limiter le réchauffement à 1,5 degré, les émissions devraient chuter de 10% par an", soit beaucoup plus que la tendance actuelle, souligne Matthias Kimmel, co-auteur du rapport.