- AFP
- parue le
Les entreprises du secteur du charbon les plus soutenues par les banques et les investisseurs ne disposent pas, à quelques rares exceptions, de plan de sortie crédible de cette énergie polluante, a dénoncé mardi l'ONG française Reclaim Finance. Selon elle, 94% de ces entreprises ne disposent pas de plan de sortie respectant les critères établis dans le rapport "How to exit coal" (comment sortir du charbon, en anglais) qu'elle a établi avec l'ONG allemande Urgewald.
Parmi les 47 entreprises analysées, un tiers continuent de développer de nouvelles capacités de production de charbon et plus de la moitié ne prévoit pas de sortir de cette énergie à temps pour respecter l'Accord de Paris, soit d'ici à 2030 pour les pays de l'Union européenne et les autres membres de l'OCDE et 2040 pour le reste du monde. "Les entreprises restantes se défaussent de leur responsabilité en vendant mines et centrales ou en les convertissant à d'autres énergies non soutenables comme le gaz et la biomasse au lieu de les fermer définitivement", a critiqué Reclaim Finance.
Pour réaliser cette étude, l'ONG a analysé les 47 entreprises du charbon les plus soutenues financièrement par Société Générale, BNP Paribas et Natixis, à la fois en tant que banque et en tant qu'investisseur, par Crédit Agricole et Unicredit, en tant que banque, et par Amundi et Axa en tant qu'investisseur. Parmi ces entreprises figurent notamment l'énergéticien français Engie ou les miniers suisse Glencore et brésilien Vale.
"Un nombre croissant d'acteurs financiers est prompt à refuser l'exclusion au motif d'engager les entreprises pour les pousser à se transformer mais force est de constater que les grandes démarches collectives d'engagement n'ont pas produit de résultats concluants, faute de demandes suffisamment précises (...) et de perspectives de sanctions", a regretté Guillaume Pottier, chargé de campagne à Reclaim Finance.
L'ONG demande aux acteurs financiers qui se sont engagés à exclure les entreprises n'ayant pas de plan de sortie du charbon crédible avant fin 2021 de sanctionner celles-ci dès le 1er janvier 2022.