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Le groupe énergétique français Engie a annoncé jeudi l'acquisition du producteur britannique de biométhane Ixora Energy Ltd pour 65 millions de livres (75 millions d'euros), une opération qui s'inscrit dans sa stratégie de développement dans les gaz renouvelables sur le continent européen.
Ixora Energy Ltd, qui possède trois unités de production au Royaume-Uni, produit 160 GWh de biométhane par an, selon un communiqué.
"Avec un objectif de 10 TWh (10.000 GWh, NDLR) de production de biométhane par an à l'horizon 2030 en Europe, cette acquisition nourrit les nouvelles ambitions d'Engie en matière de production de gaz renouvelables", a commenté le groupe, qui ambitionne d'atteindre le "net zéro carbone d'ici 2045" et vise "100% de gaz vert à l'horizon 2050".
Engie revendique une place de leader dans la production de biométhane en France, avec une capacité de production installée de 670 GWh par an au 30 juin, au coude à coude avec son rival TotalEnergies. D'autres projets sont en développement notamment aux Pays-Bas et en Allemagne.
L'Union européenne s'est fixé comme objectif de produire 380 TWh de gaz renouvelables en 2030. En France, la filière gazière estime son potentiel de production à 60 TWh par an à cet horizon.
En incluant cette acquisition, "Engie atteindra environ 1 TWh de capacité de production de biométhane début 2024" en Europe, a indiqué Camille Bonenfant-Jeanneney, directrice générale Gaz renouvelables Europe, lors d'un point presse.
Pour accompagner cette stratégie, le groupe prévoit d'investir 3 milliards d'euros dans le développement du bio-méthane et du gaz de synthèse (ou e-méthane), à parts égales entre des acquisitions, des constructions de sites ou des partenariats.
Au moment où la France planche sur sa future feuille de route énergétique et se prépare à une électrification massive pour sortir des énergies fossiles, le groupe historique du gaz Engie (ex-GDF) défend "le rôle majeur" du gaz "dans la transition énergétique", estimant que l'électricité seule ne permettra pas de répondre à tous les besoins de décarbonation.
"On sait bien que pour la transition, le gaz doit se verdir et aujourd'hui c'est largement engagé, aussi bien dans les politiques publiques que sur le terrain", a souligné Cécile Hervieu, directrice générale adjointe d'Engie en charge des infrastructures.
Produit dans des méthaniseurs, le biométhane est un gaz renouvelable issu de la fermentation de déchets agricoles et agroalimentaires. D'autres technologies, encore balbutiantes, permettent de fabriquer du méthane de synthèse (ou e-méthane) en combinant du CO2 et de l'hydrogène.
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