Aides au secteur aérien : l'AIE déplore une « opportunité ratée », face au manque de contreparties environnementales

  • AFP
  • parue le

Les gouvernements ont "raté" une occasion en accordant des aides au secteur aérien sans leur imposer de contreparties en matière climatique ou environnementale, a déploré mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Seules quatre compagnies aériennes sur 30 ayant reçu dans le monde un soutien financier de l'Etat pour affronter la crise sanitaire, se sont vu imposer des conditions environnementales (réduire leurs émissions de CO2, accroître leur efficacité, renoncer à certains trajets au profit du rail), a calculé l'AIE, distinguant Air France-KLM, Austrian Airlines et Swissair. Et seules deux parmi elles ont dû s'engager à recourir à un mélange de carburants verts à hauteur de 2% de leur approvisionnement, ajoute l'organisme, qui publie son rapport annuel Renouvelables 2020.

Cet été, "nous parlions d'opportunité en or en évoquant les plans de relance verte, avec l'idée de mettre les énergies propres au cœur des mesures. Mais ce que nous voyons est que peu de pays vont dans cette direction", a commenté le directeur de l'AIE Fatih Birol. Et "pour moi une opportunité manquée concerne les biocarburants et le secteur aérien".

L'AIE recense ainsi à fin août 76 milliards de dollars alloués au sauvetage de compagnies, et 55 milliards aux transports en commun et ferroviaires. Ces sauvetages "permettraient aux gouvernements de pousser pour que les compagnies réduisent leur impact climatique. Et pourtant l'essentiel des soutiens a été accordé sans conditions, rendant fort improbable tout rebond dans le développement des carburants bas-carbone", pointe l'Agence.

Aujourd'hui les biocarburants - plus coûteux que les kérosènes d'origine fossile - représentent 0,01% des carburants consommés par le secteur aérien (en 2019), alors que ce volet fait partie des mesures affichées par les compagnies dans leurs objectifs de long terme, rappelle l'AIE.

Commentaires

Pierre 29
Serait-ce que les décideurs en la matière apprécient plus l'aérien que le ferroviaire et les transports en commun ?
Christian Méda…
La crainte de tous nos gouvernants de lâcher la proie immédiate (le PIB, l'emploi, les taxes, le commerce extérieur que génère le transport aérien) pour l'ombre future (d'une planète encore vivable, d'un mode vie qui apporterait plus de satisfactions durables, sages et équitables) est magnifiée par la concurrence internationale qui ne ferait qu'une bouchée des "imbéciles vertueux". Pour cela, l'AIE est bien à sa place en défendant une action mondiale. Mais que faire avec si peu de pouvoirs ? Les seuls qui détiennent le pouvoir suffisant pour faire plier jusqu'aux plus récalcitrantes compagnies aériennes sont les CONSOMMATEURS eux mêmes. Je ne voyagerai plus désormais que sur Air France-KLM, Austrian Airlines et Swissair, si je suis vraiment obligé de voler.

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