Selon son concepteur, l’Aérosail pourrait se déplacer à une vitesse maximale de 40 km/h, soit près de 22 nœuds. (©Aérosail)
Pour se déplacer, on peut parfois hésiter entre deux modes de transport. Stéphane Rousson a choisi d’en coupler deux en concevant un ballon dirigeable muni d’une dérive pour voguer au-dessus des mers. Il envisage d’effectuer une traversée entre Nice et Calvi d’ici à fin 2014.
Un voilier des airs manœuvré à 30 m d’altitude
L’Aérosail est un moyen de locomotion entre ciel et mer composé de deux parties : un ballon dirigeable situé à 30 m d’altitude en moyenne et un « seaglider », dérive de 5 kg stabilisée sur trois axes au niveau de la mer. Un câble reliant le ballon à cette dérive fait office de mât pour ce voilier aérien, le ballon gonflé à l’hélium constituant une voile de 200 m3. Le seaglider s’enfonce entre 50 à 70 cm en dessous du niveau de la mer.
Au niveau du ballon, le pilote manipule le câble de façon à orienter l’ensemble. Le dirigeable mesure 18 m de long et 5 m de diamètre. Il pèse près de 90 kg sans le pilote et son équipement de sécurité. La vitesse de croisière de l’Aérosail est estimée à près de 20 km/h par son concepteur Stéphane Rousson. L’altitude de vol de ce voilier des airs n’excédera pas 50 m.
Un vaisseau onirique sans carburant
La conception de ce vaisseau particulier permet de « naviguer » en supprimant les contraintes du frottement de la coque dans l’eau et de la trainée d’une importante masse. Ce moyen de locomotion insolite permet surtout de naviguer sans carburant. Il est propulsé sans recours à un moteur en utilisant la puissance du vent et la force hydrodynamique.
Le principe de vol de l’Aérosail a été initié dès les années 1970 et expérimenté par la suite par Gérard Feldzer et Nicolas Hulot en 1992. Stéphane Rousson, concepteur du sous-marin Scubster primé en 2011 par la Navy américaine, a pour sa part un projet de traversée en tête, après des essais dans la rade de Toulon : il souhaiterait rallier Nice à Calvi en octobre prochain.
La distance entre ces deux villes avoisine 175 km, ce qui devrait porter la durée de traversée à une dizaine d’heures. Des essais vont encore être réalisés dans les prochains mois, en avril/mai puis en septembre/octobre. Ils devraient notamment permettre de tester le virement de bord et de définir la masse du ballon la plus efficace pour effectuer le vol. A terme, l’Aérosail pourrait présenter un intérêt commercial pour des croisières originales ou trouver d’autres débouchés, par exemple comme moyen écologique de surveillance maritime.