- Source : Myriam Maestroni
Myriam Maestroni, ancienne dirigeante de Primagaz et fondatrice de la société Economie d’Energie décrypte « le monde de l’énergie 2.0. » dans son nouveau livre : après avoir décrit le paysage énergétique en 2013 et ses grands enjeux, elle aborde plus précisément l’efficacité énergétique et les économies d’énergies, thématiques centrales de la transition énergétique. Agrémenté d’entretiens avec des acteurs de l’énergie, cet ouvrage a été rédigé avec la collaboration de Jean-Marie Chevalier et Michel Derdevet. Myriam Maestroni nous en délivre ci-dessous un extrait en exclusivité (ouvrage vendu en librairie depuis le 26 septembre, éditions Maxima).
Le monde de l’énergie 2.0 : acteurs et modes de fonctionnements nouveaux
« La décennie 2000-2010 a été pour la France et pour l’Union européenne la décennie de la transition énergétique. Durant cette période, nous sommes passés du paradigme énergétique ancien à un nouveau monde de l’énergie, celui du monde de l’« énergie 2.0 ».
Ce nouveau paradigme énergétique se caractérise par l’émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles missions à mener à bien pour les acteurs « historiques », des consommateurs plus conscients de l’impact de leur consommation individuelle sur le plan global, plus sensibilisés que jamais à la nécessité et à l’urgence de mieux gérer l’énergie consommée - tant pour des raisons budgétaires qu’environnementales - et donc de l’économiser. Ce nouveau monde de « l’énergie 2.0 » s’articule, notamment en Europe, autour de la notion d’efficacité énergétique, c’est-à-dire de la mise en œuvre raisonnée de l’énergie et, par conséquent, donne une importance nouvelle à l’activité de conseil en énergie, qui se décline tant pour les professionnels que pour le grand public. Cette nouvelle dimension passe de la théorie à la réalité grâce aux nouvelles ressources et outils en matière d’information et de communication, fournies par le monde virtuel.
Le nouveau monde de « l’énergie 2.0 » considère et intègre tout le savoir-faire du paradigme antérieur, mais si ce savoir-faire d’experts, de techniciens et d’industriels demeure une condition nécessaire pour continuer à explorer, forer, construire oléoducs, gazoducs et autres infrastructures de stockage et à maîtriser l’approvisionnement jusqu’au client final, il est désormais devenu condition nécessaire mais certainement plus suffisante. Car, dans le nouveau monde de l’énergie, au-delà de l’ensemble de ses missions traditionnelles, l’énergéticien du futur doit désormais - quelle que soit l’organisation de la filière - également répondre de la mise en œuvre efficace de cette énergie, de son utilisation intelligente, et de la sobriété énergétique. Cette position peut, dans un premier temps, interpeller, puisque cela revient à lui demander d’aider ses clients à consommer moins. Mais réflexion faite, quoi de plus normal ? N’est-il pas, en principe, celui qui semble le plus à même de jouer ce rôle ? N’est-on pas entré dans l’ère de la prise en compte du cycle de vie intégral ? Et puis, le XXIe siècle se caractérise par une série de paradoxes, dit-on… et bien en voilà sans doute un supplémentaire… »