Le nucléaire a compté pour 62,7% de la production d'électricité en France métropolitaine en 2022, contre près de 69% en 2021. (©EDF-Sophie Brandstrom)
Le ministère de la Transition énergétique a rendu public ce 19 septembre un rapport sur l'évolution des coûts du parc électronucléaire français, réalisé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Enseignements.
60,7 €/MWh pour la période 2026-2030
La CRE a été chargée par le gouvernement « de déterminer le prix accessible [de l’électricité nucléaire] dans des engagements longs de l’opérateur nucléaire pour l’ensemble des consommateurs français en sécurisant la couverture des coûts de l’outil nucléaire ».
Le coût complet de production du parc nucléaire existant est estimé par la CRE à 60,7 €/MWh pour la période 2026-2030, 59,1 €/MWh sur 2031-2035 et 57,3 €/MWh sur 2036-2040 (valeurs en euros de l’année 2022)(1).
Ces montants tiennent « notamment compte des charges d’exploitations (y compris le combustible), des investissements sur le parc existant (poursuite d’exploitation y compris le grand carénage), de gestion des matières et déchets nucléaires (y compris les charges d’exploitation et d’investissements associées), des coûts de post exploitation et d’investissements dans le projet de construction de l’EPR de Flamanville 3 », précise le ministère de la Transition énergétique.
Estimations de production retenues
Pour le calcul de ces coûts, la CRE a retenu une estimation de production du parc nucléaire français de 361,5 TWh par an sur la période 2026-2030, 360,2 TWh par an sur 2031-2035 et 344,1 TWh par an sur 2036-2040, avec un prolongement de la durée de vie du parc nucléaire historique à 60 ans.
Un niveau de production en accord avec les hypothèses du gestionnaire de réseau RTE qui a retenu, dans son Bilan prévisionnel 2023-2035 présenté le 20 septembre, une valeur « prudente et atteignable » de 360 TWh de production annuelle à l’horizon 2030-2035 (en intégrant l’EPR de Flamanville).
La CRE met par ailleurs en garde « qu’en aucun cas un amalgame ne doit être fait entre le coût ou le prix calculés dans son rapport et le prix de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH). L’ARENH constitue en effet un objet fondamentalement différent, tant en termes de période visée (2010-2025 contre 2026-2040), de type de produit (produit optionnel incluant la capacité contre ruban ferme d’énergie), de périmètre (Flamanville 3 n’est pas au périmètre de l’ARENH) ou de volume (100 TWh hors pertes pour l’ARENH). En conséquence, aucune corrélation directe quant au prix de l’ARENH pour 2024 et 2025 ne peut être inférée de ces travaux », souligne la Commission.