L’Union française des industries pétrolières (UFIP) présente chaque année un état des lieux de l’industrie pétrolière française.
La consommation de carburants routiers en baisse
La France a consommé 66 milliards de mètres cubes de produits pétroliers « énergétiques » en 2023, et 48 directement pour les carburants routiers, selon l'UFIP(1).
La consommation de carburants routiers a connu un recul significatif en 2023, avec une baisse de 2,6 % par rapport à 2022. Cependant, cette diminution reste modeste si l’on considère la tendance moyenne annuelle enregistrée entre 2019 et 2023, qui est de seulement 1,1 %. De plus, ce chiffre est bien en deçà des objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie, qui visent une réduction plus substantielle pour répondre aux enjeux climatiques et énergétiques.
Moins de gazole, plus d'essence
En parallèle, on observe une évolution structurelle dans la demande de carburants routiers, marquée par une diminution de l’utilisation du diesel au profit des essences, débutée en 2017. En 2023, la consommation de diesel a diminué de 5,5 % par rapport à l’année précédente, bien qu’il représente encore 71,4 % de la consommation totale de carburants. Cette baisse du diesel s’accompagne d'une augmentation de la consommation des essences, qui progresse de 5,3 % en 2023.
Précisons que le gazole compte toujours pour plus des trois quarts des volumes de carburants vendus en France.
Hors carburants routiers, les consommations de carburants aéronautiques et de fioul lourd ont respectivement augmenté, tandis que la demande de fioul domestique et de gazole non routier a reculé. (©Connaissance des Énergies, d’après UFIP).
Essor du bioéthanol
Parmi ces essences, le SP95 E10, qui contient une plus faible teneur en carbone fossile, a vu sa part de marché s’élever à 58 %. Le SP95-E10 (qui peut incorporer jusqu’à 10% de bioéthanol en volume (contre 7,5% pour le SP95) est l’essence la plus consommée de France depuis 2017. Ce carburant compte pour plus de 50% des ventes d’essence en France, très loin devant le SP95 et le SP98. La quasi-totalité du parc de véhicules essence en circulation en France peut utiliser le SP95-E10 comme carburant (contre seulement 65% en 2009), à l’exception de quelques modèles anciens. Le SP95-E10 présente l’intérêt d’être en moyenne moins cher grâce à une fiscalité légèrement plus avantageuse.
(©Connaissance des Énergies d’après CPDP)
Le superéthanol E85, qui contient entre 65% et 85% de bioéthanol selon les saisons (15% d’essence en été et 35% en hiver pour faciliter le démarrage) accélère sa croissance en France, avec par exemple une hausse de 85% en 2019 par rapport à 2018. Pour la filière du bioéthanol, la montée en puissance de ce carburant est « une réponse concrète à la question du pouvoir d’achat : il permet de réduire de 40% le budget carburant ».
Le superéthanol E85 reste toutefois à ce jour très minoritaire en France. Bien que commercialisé depuis 2007, son déploiement n'a réellement été accéléré que fin 2017 avec la mise en place du cadre réglementaire pour les boîtiers de conversion E85.
(©Connaissance des Énergies d’après Collective du bioéthanol)
Plus de véhicules électriques
Simultanément, l’électrification du parc automobile continue de croître à un rythme soutenu. À la fin de 2023, le nombre de véhicules électriques et hybrides en circulation a atteint 1,6 million, représentant environ 3,5 % du parc automobile total.
Le prix des carburants à la pompe : autour de 60% de taxes
Le prix des carburants à la pompe et la fiscalité pesant sur ces produits ont été au cœur du mouvement des « gilets jaunes ». Au 22 mars 2019, les taxes constituent respectivement 58,2% du prix du gazole à la pompe (0,85 €/l sur un prix total de 1,46 €/l) et 62,7% du prix du SP95 dont s’acquittent les automobilistes (0,94 €/l sur un prix total de 1,5 €/l).
La « seule certitude » quant à l’évolution prix du pétrole brut est sa volatilité, rappelle l’UFIP. Cette volatilité se ressent fortement à la pompe, malgré la part majoritaire des taxes dans le prix des carburants. (©Connaissance des Énergies, d’après UFIP)
De moins en moisne stations-service
À fin 2023, la France comptait 17 terminaux pétroliers, près de 200 dépôts pétroliers, 7 raffineries et 10 920 stations-service.
Le nombre de stations-service continue globalement de baisser avec, comme lors des années précédentes, de nombreuses fermetures de stations détenues par les acteurs « traditionnels » (sociétés pétrolières et des indépendants) et de nouvelles ouvertures de stations au sein de GMS(grandes et moyennes surfaces).
En 1975, on dénombrait près de 47 500 stations-service en France. À fin 2018, elles n’étaient plus que 11 068 dans l’hexagone. (©Connaissance des Énergies, d’après UFIP)
La progression du nombre de vente de voitures électriques s'accompagne d'une expansion des infrastructures de recharge électrique, avec 118 009 points de recharge ouverts au public, dont 17 % sont en recharge rapide. Toutes les stations autoroutières sont désormais équipées de bornes de recharge, avec plus de 80 % de ces bornes offrant une recharge rapide. À l'échelle nationale, les stations équipées de bornes de recharge électriques constituent désormais 6 % du réseau total des stations-service. Ces développements reflètent un tournant vers des solutions de mobilité plus durables, bien que des défis subsistent pour atteindre les objectifs énergétiques à long terme.