Les investissements mondiaux dans l'éolien ont augmenté de 3% en 2018 selon Bloomberg New Energy Finance. (©Pixabay)
Le cabinet d’études Bloomberg New Energy Finance (BNEF) a publié le 16 janvier son rapport sur les investissements mondiaux en 2018 dans les « énergies propres »(1), y incluant principalement les énergies renouvelables (hors grands projets hydroélectriques).
Le solaire et l’éolien au cœur des investissements comptabilisés par BNEF
En 2018, les investissements mondiaux dans les « énergies propres » se sont élevés à 332,1 milliards de dollars selon BNEF. Plus des trois quarts de ces investissements ont été effectués dans les filières solaires (130,8 G$) et éoliennes (128,6 G$), très loin devant la biomasse solide, les biocarburants et les déchets (9,3 G$), la géothermie (1,8 G$), la petite hydroélectricité(2) (1,7 G$) ou encore les énergies marines (0,18 G$).
En 2018, le total de ces investissements comptabilisés par BNEF (qui inclut également les levées de fonds liées aux réseaux intelligents, au stockage d’énergie ou encore aux véhicules électriques) a baissé de près de 8% par rapport à 2017. Selon le cabinet d’études, cette baisse n'est pas de mauvais augure puisqu'elle s’explique principalement par la réduction des coûts des installations renouvelables. Cette tendance devrait se poursuivre en 2019 d'après les prévisions de BNEF(3).
Les investissements mondiaux dans l’énergie solaire ont par exemple diminué de 24% l’an dernier, malgré une hausse des installations de capacités photovoltaïques (109 GW en 2018, contre 99 GW en 2017). Les coûts d’installation du mégawatt photovoltaïque auraient baissé de 12% en 2018 selon les estimations de BNEF.
Dans le même temps, les investissements mondiaux dans l’éolien ont augmenté de 3%, notamment grâce à une contribution croissante des nouveaux projets offshore (25,7 G$, + 14%)(4).
Les investissements mondiaux dans les « énergies propres » ont dépassé la barre des 300 milliards de dollars en 2018, pour la 5e année consécutive. (©Connaissance des Énergies, d’après BNEF)
La Chine, acteur « majeur » aux investissements en forte baisse
La Chine est restée de loin « le leader » des investissements dans les « énergies propres » en 2018 (100,1 G$, soit 30% du total mondial) et continuera à jouer un « rôle majeur dans la dynamique de la transition énergétique mondiale » selon BNEF. Lesdits investissements dans ce pays ont toutefois chuté de 32% en 2018, avec la réduction drastique du soutien public au solaire photovoltaïque annoncée mi-2018(5) (les investissements dans le solaire en Chine ont au total été divisés par deux en 2018(6)).
Suivent les États-Unis (64,2 G$, + 12%) où les investisseurs veulent profiter de mesures de soutien (censées prendre fin après 2020) pour développer de nouveaux projets éoliens et solaire. En Europe(7) (74,5 G$, - 27%), BNEF fait état de dynamiques très différentes d’un pays à un autre : les investissements comptabilisés par le cabinet en Allemagne ont baissé de 32% en 2018 (10,5 G$) tandis que ceux en Espagne ont été multipliés par 7 avec la reprise de l'activité dans le solaire (7,5 G$). En France, près de 5,3 milliards de dollars ont été investis dans les « énergies propres » en 2018 (+ 7%).
Pour rappel, les énergies fossiles auraient « capté » 59% des investissements mondiaux dans l’énergie en 2017 selon les dernières données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)(8). Ces énergies fossiles comptent actuellement toujours pour plus de 80% de la consommation mondiale d’énergie primaire.