Près de 3,4 millions de personnes dans le monde travaillaient dans le secteur du solaire photovoltaïque en 2017 selon l'Irena. (©EDF-Marc Didier)
L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a publié le 8 mai son rapport annuel(1) présentant ses données actualisées sur l’emploi dans le secteur des énergies renouvelables. Ce qu’il faut en retenir.
Plus d’emplois dans le photovoltaïque et la biomasse, légèrement moins dans l’éolien
En 2017, plus de 10,3 millions de personnes dans le monde travaillaient(2) dans le secteur des énergies renouvelables, soit plus d’un demi-million en plus qu’en 2016 (+ 5,3%) selon les dernières estimations de l’Irena. Près de 32,5% de ces emplois étaient liés au solaire photovoltaïque (3,37 millions, soit + 8,7%), ce qui en fait la principale filière renouvelable sur ce critère, devant la biomasse (incluant les biocarburants, 3,06 millions et + 11,7%) et l’hydroélectricité (1,54 million, niveau quasiment stable).
Notons que la filière éolienne emploie quasiment trois fois moins de personnes (1,15 million) que la filière photovoltaïque au niveau mondial, alors même qu’elle produit plus de trois fois plus d’électricité selon les dernières données de l’AIE(3). L’Irena précise que l’emploi dans le secteur éolien a même légèrement reculé en 2017 (- 0,6%) en raison du ralentissement des installations de nouveaux parcs de production (46,7 GW installés en 2017, contre 50,4 GW en 2016).
Après avoir légèrement augmenté en 2016, le nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables a augmenté de plus d’un demi-million au niveau mondial en 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après Irena)
43 % des emplois mondiaux concentrés en Chine
Les six pays employant le plus de personnes dans le domaine des énergies renouvelables (Chine, Brésil, États-Unis, Inde, Allemagne et Japon) comptent pour plus de 70% du total mondial. « Un nombre croissant de pays tirent des avantages socio-économiques des énergies renouvelables, mais l'emploi reste fortement concentré dans une poignée de pays », reconnaît l’Irena.
La Chine compte en particulier à elle seule pour 43% des emplois mondiaux dans les énergies renouvelables, et notamment pour deux tiers des emplois de la filière photovoltaïque. Notons que ce pays, dont le mix énergétique repose encore pour près de 60% sur le charbon, emploie par ailleurs près de 4 millions de personnes pour exploiter cette énergie fossile (malgré une chute de près d’un million du nombre d’emplois dans ce secteur l’an dernier)(4).
Selon l’Irena, la France serait le troisième employeur européen dans le domaine des énergies renouvelables (derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni), avec 107 000 emplois en 2017. Ces emplois sont principalement liés à l’exploitation de biomasse solide et de biocarburants (plus de 60 000 emplois au total). A titre de comparaison, la filière nucléaire fait état d’environ 220 000 emplois directs et indirects en France (ce qui en fait la troisième filière industrielle du pays).
L’Irena estime que le gisement d’emplois dans les énergies renouvelables est encore très important. « La décarbonation du système énergétique mondial pourrait créer jusqu’à 28 millions d’emplois dans le secteur d’ici à 2050 », prévoit le directeur général de l’Agence Adnan Z. Amin.