Les besoins en électricité de la Gigafactory de Tesla seront en partie couverts par des unités de production renouvelable installées sur le site. (©Tesla)
Tesla se trouve à nouveau au cœur de l’actualité ces derniers jours. Après avoir inauguré vendredi dernier son usine géante de batteries lithium-ion dans le désert du Nevada, la société de la Silicon Valley a annoncé le 1er août l’acquisition du fabricant de panneaux photovoltaïques SolarCity.
Gigafactory : l’usine XXL de batteries lithium-ion
Le PDG de Tesla Elon Musk a inauguré le 29 juillet la Gigafactory qui se trouve à une trentaine de kilomètres de la ville de Reno dans le sud du Nevada. Cette usine XXL contrôlera quasiment toute la chaîne de fabrication de batteries lithium-ion, aussi bien domestiques (batterie « Powerwall »(1), avec une capacité de stockage de 6,4 kWh) qu’industrielles (« Powerpack », 100 kWh)(2). Compte tenu des économies d’échelle attendues et de l’intégration de nombreux processus de fabrication sous le même toit, Tesla espère réduire de 30% le coût par kWh de batteries.
A l’horizon 2020, Tesla déclare vouloir produire davantage de batteries lithium-ion au sein de la Gigafactory qu’il n’en était produit dans le monde en 2013. La capacité de stockage cumulée des batteries produites pourrait avoisiner 35 GWh par an (pour rappel, un gigawattheure correspond à un million de kilowattheures), d’où le nom de l’usine. Les batteries auront entre autres vocation à être intégrées aux véhicules électriques commercialisés par Tesla, sachant que le groupe envisage de fabriquer annuellement 500 000 de ces véhicules à l’horizon 2018.
A l’heure actuelle, seul 14% du site de la Gigafactory a été construit. Débutés en 2014, les travaux doivent se terminer en 2020. L’usine couvrira alors une surface équivalente à 107 terrains de football, ce qui en fera l’un des plus grands édifices au monde. Le coût total de l’usine avoisine 5 milliards de dollars selon Tesla, dont près d’un tiers est financé par Panasonic, partenaire du projet.
SolarCity : la production solaire associée au stockage de Tesla
Tesla a annoncé le 1er août un accord de principe pour acquérir SolarCity(3), entreprise spécialisée dans la fabrication et l’installation de panneaux photovoltaïques à domicile dont Elon Musk est déjà l’actionnaire principal(4). La transaction s’effectuerait sur la base de cession d’actions : chaque actionnaire de SolarCity devrait recevoir 0,11 action de Tesla par action de SolarCity préalablement détenue, ce qui revient à valoriser SolarCity à près de 2,6 milliards de dollars. L’opération pourrait être finalisée au quatrième trimestre 2016.
Cette fusion est cohérente dans la stratégie d’Elon Musk de donner à chacun « le pouvoir de devenir son propre producteur d’énergie »: les batteries domestiques Powerwall de Tesla ont vocation à stocker l’électricité produite durant la journée par des panneaux photovoltaïques, comme ceux installés sur les toitures par SolarCity, et à la restituer la nuit en fonction des besoins domestiques.
Dans son « Master Plan, Part Deux » publié fin juillet sur le blog de Tesla(5), Elon Musk évoque ainsi cette stratégie d’ « intégrer production renouvelable et stockage » d’électricité. Il y évoque également son souhait de faire émerger une flotte de véhicules autonomes. Un accident mortel en mai 2016 a toutefois suscité quelques réserves sur le rythme de développement de cette technologie.
Si Tesla bénéficie d’une bonne réputation, le groupe n’a encore jamais dégagé de bénéfices depuis sa création en 2003 et a annoncé le 3 août avoir enregistré une perte nette de 293,2 millions de dollars au 2e trimestre 2016(6). Tesla mise à l’avenir sur son « Model 3 », premier de ses véhicules destinés au grand public que le groupe prévoit de commercialiser fin 2017. Le groupe déclarait avoir déjà reçu fin avril 2016 près de 400 000 précommandes et Elon Musk, homme de projets futuristes(7) (à l’image de l’Hyperloop), continue de porter sa vision d’un futur plus « durable ».