Les 7 éoliennes aux Pays-Bas dont des pales seront repeintes en noir culminent à près de 140 mètres de haut. (©Pexels)
Aux Pays-Bas, la province de Groningue (nord du pays) s'interroge avec RWE sur la possibilité de réduire les collisions d'oiseaux avec des éoliennes en peignant des pales de ces dernières en noir.
Le projet pilote « pale noire »
L'énergéticien allemand RWE va peindre en noir une pale de sept de ses éoliennes déjà installées au sein du parc de Westereems à Eemshaven (nord des Pays-Bas) afin de voir si cette action peut réduire les collisions d'oiseaux.
« Lorsqu’un oiseau s’approche des pales rotatives, les trois lames individuelles peuvent fusionner en une image et les oiseaux peuvent ne plus les percevoir comme un objet à éviter », indique l'expert environnemental Jesper Kyed Larsen à Vattenfall(1), autre partenaire du projet.
L'étude néerlandaise sur les pales noires doit s'étendre jusqu'à fin 2024. Outre la province de Groningue et le groupe RWE qui pilotent le projet, de nombreux autres acteurs publics (dont les provinces néerlandaises suivantes : Brabant-Septentrional, Flevoland, Gueldre, Overijssel, Limbourg et Hollande-Méridionale) et privés du secteur éolien (Vattenfall, Eneco, Pure Energy, Statkraft et Groningen.nl Energy) sont impliqués ainsi qu'une association de protection des oiseaux (Vogelbescherming)(2).
70% de collisions en moins
Vattenfall rappelle avoir déjà financé une étude sur l'île de Smøla (Norvège) à la fin des années 2000 évaluant l'impact de pales d'éoliennes peintes en noir sur l'avifaune(3) : sur la base de cette étude, le groupe suédois estime que cette action peut permettre de réduire de 70% le nombre d'oiseaux victimes de collision.
Des données qui doivent être confirmées dans le contexte néerlandais, avec un paysage, des conditions météorologiques et des espèces d'oiseaux différents.
L'étude de Vattenfall a par ailleurs souligné sans surprise que les éoliennes dont une pale est peinte en noire sont également plus voyantes par les humains, ce qui suscite une interrogation concernant l'acceptabilité de ce « relooking ».