- AFP
- parue le
Vladimir Poutine a donné samedi le coup d'envoi de la livraison du gaz russe à l'Ouzbékistan via le Kazakhstan, alors que le secteur gazier russe subit de plein fouet les sanctions occidentales liées à l'offensive en Ukraine.
"Permission accordée", a lancé le président russe, aux côtés de ses homologues ouzbek et kazakh, Chavkat Mirzioïev et Kassym-Jomart Tokaïev, venus dans sa résidence près de Moscou, pour une cérémonie solennelle du lancement de la livraison par visionconférence. La cérémonie a lieu le jour où le maître du Kremlin fête ses 71 ans.
"C'est le plus grand projet énergétique trilatéral" entre la Russie et ces deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, s'est félicité M. Poutine. Selon lui, ce projet permettra à l'Ouzbékistan, lui-même riche en hydrocarbures, d'avoir "une source supplémentaire d'énergie", alors que le Kazakhstan pourra régler le problème de gazéification des régions situées dans le nord et dans l'est du pays.
"La Russie pourra elle confirmer une fois de plus son statut de fournisseur fiable du gaz naturel", a-t-il ajouté. "Nous sommes ouverts à une coopération ultérieure", a souligné M. Poutine, en ajoutant que les trois dirigeants vont discuter dans l'après-midi des perspectives de cette coopération.
Celles-ci sont "importantes, significatives dans le domaine énergétique en gros, pas seulement dans ce qui est lié à la livraison du gaz", a-t-il assuré. "Il y a des projets. Et des possibilités (...), il y en a aussi", a conclu M. Poutine.
Le secteur gazier russe a été frappé de plein fouet par les sanctions européennes et américaines mises en place en représailles de l'intervention militaire du Kremlin en Ukraine, lancée en février 2022.
Les exportations de gaz se sont écroulées de 25,1% en 2022, selon des chiffres officiels, l'Union européenne, autrefois premier client du gaz russe, ayant notamment drastiquement réduit ses importations au cours de l'année écoulée.
Face à un marché européen qui lui est désormais quasiment fermé, le géant gazier russe Gazprom, qui détient le monopole des exportations de gaz russe via gazoduc, a entamé ces derniers mois un changement stratégique, réorientant une partie de ses exportations vers l'Asie, où la demande énergétique est forte.