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Les parlementaires ont validé mercredi la candidature de Pierre-Marie Abadie pour prendre la tête de l'autorité de sûreté nucléaire, au coeur d'un projet de réorganisation controversé, a annoncé mercredi le Sénat.
Pierre-Marie Abadie, actuel directeur général de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), a recueilli au total 44 voix en faveur de sa nomination et 17 voix contre sur 61 suffrages exprimés au sein des deux chambres, l'Assemblée nationale et le Sénat, selon un décompte transmis par les services du Sénat.
Le nom de l'actuel directeur de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) avait été proposé en mai par l'Elysée pour présider l'Autorité de sûreté nucléaire, puis la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), autorité unique qui remplacera l'ASN à partir du 1er janvier 2025.
Il devrait remplacer à la présidence de l'ASN Bernard Doroszczuk, dont le mandat, non renouvelable, s'achève le 12 novembre.
Il devra alors s'atteler aux dernières étapes du processus de création au 1er janvier de l'ASNR, issue de la fusion contestée entre l'ASN, gendarme des centrales nucléaires, et l'IRSN, l'institut expert du secteur, tous deux nés au début des années 2000 des leçons de l'accident de Tchernobyl.
La création en janvier 2025 de l'ASNR, décidée à l'Elysée, a été approuvée au Parlement début avril au terme d'une bataille parlementaire et d'une vive opposition tant des syndicats que d'associations, inquiets de voir reculer l'information du public et la séparation entre expertise et décision. La loi, qui vise à "fluidifier" les décisions pour relancer le nucléaire, a été promulguée le 22 mai.
Entendu le 24 septembre, le président en exercice de l'ASN Bernard Doroszczuk a toutefois indiqué que le calendrier de l'entrée en vigueur de la nouvelle organisaton était "tendu".
Devant l'Assemblée nationale puis au Sénat, Pierre-Marie Abadie a défendu le principe et le calendrier de la réorganisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et écarté toute accusation de conflit d'intérêt du fait de ses fonctions actuelles à l'Andra.
A la tête de l'Andra depuis octobre 2014, M. Abadie y a notamment eu pour mission de porter Cigeo, projet d'enfouissement profond des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français.
Ce projet, contesté, fait l'objet de tests et recherche dans un laboratoire souterrain à Bure dans la Meuse. Sa demande formelle d'autorisation de création a été déposée en janvier 2023 auprès de l'ASN, qui doit conduire sur plusieurs années une longue phase d'instruction.